L'unité antiterroriste «Digos» et la direction italienne antimafia ont découvert des phrases inquiétantes sur le canal Telegram de la «division Werwolf (loup-garou)», jusqu'alors inconnue du grand public. Aux yeux de certains utilisateurs, Giorgia Meloni devrait être éliminée «d'une balle dans la tête». La raison? La cheffe du parti post-fasciste au gouvernement Fratelli d'Italia serait une «traîtresse», une «fasciste qui veut la fin des fascistes».
A côté de cela, les chats du groupe Telegram débordaient de slogans antisémites et racistes. On y lit par exemple que la vie d'un Blanc vaut trois fois celle d'un Noir, ou que le «cancer du sionisme» ne peut être éradiqué que par la «foi en le nationale-socialisme».
Mercredi, la police a arrêté à Bologne douze membres du groupe néonazi, dont les trois chefs présumés. Le «Comandante», âgé de 37 ans, était à la tête des loups-garous, tandis que l'«Editore», également âgé de 37 ans, était responsable de la diffusion d'écrits incendiaires néo-nazis. L'enquête avait commencé en 2019 et une première descente avait eu lieu en 2023, au cours de laquelle des armes à feu avaient été saisies.
Les projets d'assassinat contre Giorgia Meloni étaient «tout sauf théoriques», écrit le juge d'instruction. En effet, cinq combattants de la guérilla avaient été désignés pour commettre l'attentat. Un hôtel situé en face du bâtiment du gouvernement, le Palazzo Chigi, aurait également déjà été repéré, d'où la politicienne aurait pu être abattue.
Le groupe néo-nazi ne comptait pas s'en tenir à l'assassinat de Giorgia Meloni. L'objectif de cet assassinat était plutôt de provoquer une guerre civile qui détruirait l'ordre démocratique existant en Italie et le remplacerait par un régime autoritaire fondé sur la «race aryenne».
Le parquet de Bologne accuse les douze personnes arrêtées de terrorisme, de possession illégale d'armes à feu et d'armes blanches, de propagande néonazie, d'incitation au crime et de discrimination raciale, ethnique et religieuse. Le nombre total de membres du groupe n'est pas connu. Treize autres membres de la «division loup-garou» font encore l'objet d'une enquête.
Selon le ministère public, il est certain que les personnes arrêtées entretenaient des contacts actifs avec d'autres groupes extrémistes, entre autres avec le parti néofasciste Forza Nuova ainsi qu'avec un ancien membre de l'Organisation de libération de la Palestine.