Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a été réélu lundi à l'issue d'un vote du Parlement, mais devra se contenter d'une emprise fragile sur le pouvoir après les récentes élections législatives, désastreuses pour son parti.
Sur le plan international, la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis pourrait aussi compliquer la tâche de l'ancien ministre de la Défense. Washington pourrait très vite imposer de nouveaux droits de douane et exiger de Tokyo une hausse de ses dépenses militaires jugées insuffisantes par Trump.
Le dirigeant avait pris ses fonctions début octobre, après avoir été élu à la tête de la formation au pouvoir, le Parti libéral-démocrate (PLD), et avait rapidement convoqué des élections anticipées qui, espérait-il, devaient consolider son mandat comme chef du gouvernement.
Au lieu de cela, les électeurs mécontents de l'inflation récurrente depuis plus de deux ans et dépités depuis quelques mois par un scandale de «caisses noires» qui avait contribué à faire sombrer son prédécesseur Fumio Kishida, ont infligé au PLD son pire résultat depuis 2009.
Conséquence, l'archipel pourrait se retrouver dans une impasse politique avec un Parlement sans majorité claire.
Dans la foulée du vote, Ishiba a annoncé un nouveau gouvernement, remplaçant les ministres qui ont perdu leur siège lors des élections. Il n'y a toujours que deux femmes parmi les 20 membres du gouvernement.
D'un côté, le PLD conservateur et son allié, le Komeito de centre-droit, ont perdu la majorité absolue mais restent néanmoins le plus grand bloc de la puissante chambre basse du Parlement.
De l'autre, les partis d'opposition sont profondément divisés sur de nombreuses questions clés et incapables de renverser Ishiba, mais restent néanmoins incontournables pour voter des lois.
Le taux de popularité du gouvernement actuel est juste au-dessus de 30%, mais les sondages montrent qu'une majorité de l'opinion publique estime qu'il devrait rester Premier ministre.
Ishiba est confronté à une route parsemée d'obstacles, puisqu'aussi bien les Américains que les députés nippons sont susceptibles de le pousser à augmenter les dépenses publiques et dans le même temps à réduire les impôts, selon les analystes:
Les éventuels nouveaux droits de douane américains sur les produits chinois et japonais pourraient alimenter l'inflation. (ats/afp)