Près de 40 salariés du géant américain des jeux vidéo Activision Blizzard ont été licenciés et une quarantaine d'autres ont fait l'objet de mesures disciplinaires depuis juillet en raison de comportements sexuels inappropriés. C'est ce qu'a affirmé lundi le Wall Street Journal.
La liste des actions prises par Activision devait être publiée avant les fêtes de fin d'année, précise le Wall Street Journal, mais son patron, Bobby Kotick, s'y serait opposé de crainte qu'elle n'amplifie les déboires du groupe, déjà dans le collimateur des autorités américaines. Une allégation rejetée par Activision:
Fin juillet 2021, une agence de l'Etat de Californie, où se situe le siège d'Activision, a déposé une plainte auprès d'un tribunal civil de Los Angeles, reprochant à l'éditeur de «Call of Duty», «World of Warcraft» et «Candy Crush» d'avoir favorisé le développement d'une culture «sexiste» et de n'avoir rien fait pour y remédier.
En septembre, le gendarme boursier américain, la SEC, a lancé une enquête pour déterminer si le groupe avait suffisamment communiqué sur les accusations de harcèlement et de discrimination dont il fait l'objet.
Deux mois plus tard, le Wall Street Journal révélait que le directeur de l'entreprise, accusé par des salariés d'avoir cherché à étouffer plusieurs affaires, dont des accusations de viol, envisageait de démissionner s'il ne parvenait pas à régler les problèmes auxquels Activision fait face. Une pétition, signée par près de 20% des 9500 employés de l'entreprise, réclame le départ de Bobby Kotick, aux commandes depuis 1991.
Face aux multiples allégations, l'éditeur s'est séparé d'un de ses dirigeants, mentionné dans la plainte californienne, et a passé un accord en septembre pour mettre fin à d'autres poursuites d'une agence fédérale américaine pour harcèlement sexuel, discrimination sexuelle et représailles.
Toujours selon le média économique américain, l'entreprise est sous la pression d'actionnaires et de partenaires commerciaux lui réclamant de faire preuve de davantage de transparence dans la gestion des affaires de harcèlement et d'abus sexuels.
En fin d'année dernière, le directeur d'exploitation du groupe, Daniel Alegre, s'était engagé à augmenter de 50% la part d'employées femmes et non-binaires dans les cinq prochaines années afin d'atteindre une représentation de plus d'un tiers des effectifs. (ats/jch)