Le président américain Joe Biden est arrivé dimanche au Japon, dernière étape de sa première tournée en Asie depuis son entrée en fonctions, sur fond de menace nord-coréenne, d'ambitions géopolitiques de la Chine et de guerre en Ukraine.
Après s'être rendu en Corée du Sud, autre grand allié des Etats-Unis dans la région, Joe Biden a atterri à la base aérienne américaine de Yokota, à l'ouest de Tokyo, peu après 17h00 (10h00 Suisse).
Il doit rencontrer lundi à Tokyo le Premier ministre japonais Fumio Kishida et l'empereur Naruhito. Puis il participera mardi à un sommet du Quad, un format diplomatique rassemblant les dirigeants des Etats-Unis, du Japon, de l'Inde et de l'Australie et visant à faire contrepoids à l'influence économique, militaire et technologique croissante de la Chine en Asie-Pacifique.
Joe Biden a appelé dimanche, pour le féliciter, le vainqueur des élections législatives en Australie, Anthony Albanese, réaffirmant au passage «l'engagement inébranlable des Etats-Unis envers l'alliance américano-australienne». Monsieur Albanese a prévu de participer au Quad.
Alors que l'Inde est le seul pays membre du Quad à n'avoir pas officiellement condamné l'invasion russe de l'Ukraine, le Premier ministre indien Narendra Modi a précisé, dimanche dans un communiqué, qu'il prévoyait d'avoir un échange bilatéral avec Joe Biden.
Accompagné durant sa tournée asiatique par la secrétaire américaine au Commerce Gina Raimondo, Joe Biden doit aussi dévoiler au Japon une nouvelle initiative américaine pour le commerce dans la région, perçue comme une façon de s'affranchir à terme des chaînes d'approvisionnement chinoises.
Le président américain s'est déclaré, dimanche à Séoul, «préparé» à un éventuel nouvel essai nucléaire par la Corée du Nord, tout en réaffirmant être prêt à dialoguer avec Pyongyang, alors que les discussions sont au point mort depuis l'échec d'un sommet en 2019 entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président américain de l'époque, Donald Trump.
Un essai nucléaire nord-coréen n'est finalement pas intervenu durant le séjour de Joe Biden en Corée du Sud, mais ce scénario demeure un risque dans les prochains jours, selon le conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis, Jake Sullivan.
«Si la Corée du Nord agit, nous serons préparés à y répondre. Si la Corée du Nord n'agit pas, elle a l'occasion, comme nous l'avons déjà dit, de revenir à la table» des négociations, a déclaré dimanche Monsieur Sullivan à des journalistes.
A Séoul, où il était arrivé vendredi, Joe Biden a fait connaissance avec son homologue Yoon Suk-yeol, un conservateur pro-américain arrivé au pouvoir début mai. Les deux chefs d'Etat ont évoqué une intensification des exercices militaires conjoints entre leurs pays afin de contrer les «bruits de sabre» de Kim Jong Un.
Yoon a également évoqué le déploiement par les Etats-Unis dans son pays de «moyens stratégiques» pour contrer «une attaque nucléaire». Ces moyens devraient inclure «des avions de chasse et des missiles, contrairement au passé où nous ne pensions qu'au parapluie nucléaire pour la dissuasion», a-t-il précisé.
Tout déploiement d'armements de ce type, ou toute intensification des exercices militaires conjoints, risque de fâcher Pyongyang, qui considère ces manoeuvres comme des répétitions générales d'invasion.
Les services de renseignement sud-coréens ont averti que la Corée du Nord avait terminé des préparatifs pour réaliser un essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis cinq ans.
Ajoutant aux incertitudes, la Corée du Nord, dont la population n'est pas vaccinée contre le Covid-19, fait actuellement face à une flambée épidémique, avec près de 2.6 millions de cas et 67 morts, selon les derniers chiffres officiels. La proposition de Joe Biden d'offrir des vaccins à Pyongyang est demeurée lettre morte.
Biden a évoqué, lors d'une conférence de presse conjointe avec Yoon, une «compétition mondiale entre les démocraties et les autocraties» et a déclaré que la région Asie-Pacifique était, dans ce contexte, un champ de bataille essentiel.
(chl/ats)