Lorsque le président Biden est monté sur l'estrade, mardi soir, pour prononcer son traditionnel discours sur l'Etat de l'Union, devant un parterre de représentants du Congrès, de membres de son cabinet et de tout le gratin du pouvoir législatif américain, il manquait quelqu'un d'important.
Marty Walsh. Son ministre du Travail. Mais aussi, pour cette année, son «survivant désigné».
Drôle de statut en effet que celui de «survivant désigné». Renouvelé chaque année, cet élu est censé prendre la tête du pays en cas de catastrophe qui décimerait le gouvernement - président, vice-président, ministres, chefs de file du Congrès, réunis au même endroit.
Pas question pour le survivant désigné, donc, d'assister au discours de l'Union, ni aux inaugurations présidentielles: il est soigneusement tenu à l'écart et prié de regarder l'élocution à distance, depuis un endroit tenu secret et protégé.
Si cette tradition existe au moins depuis la Guerre froide, lorsque se profilait le spectre d'une éventuelle guerre nucléaire entre les Etats-Unis et l'Union soviétique, elle est peut-être bien plus ancienne. Ce n'est, toutefois, que dans les années 1980 que la Maison-Blanche a commencé à révéler publiquement le nom du responsable sélectionné pour ignorer le discours sur l'Etat de l'Union.
Cependant, pas sûr que son nouveau titre convainc Marty Walsh de rester à la Maison-Blanche. Selon des personnes proches du dossier interrogées par Politico, le secrétaire au Travail envisage de quitter le gouvernement pour un tout autre domaine.
Un peu plus tôt, le site spécialisé Daily Faceoff a rapporté que Walsh s'apprête à se détourner de la politique pour diriger l'Association des joueurs de la NHL. Si l'information est avérée, il s'agit du premier changement parmi les secrétaires de cabinet du président Biden, depuis son entrée en fonction. D'autres démissions pourraient suivre, alors que l'administration Biden se prépare à une éventuelle candidature à la réélection.