Le président américain Joe Biden s'est entretenu par téléphone mercredi, pour la première fois, avec son homologue chinois Xi Jinping. Il a exprimé son inquiétude sur la situation à Hong Kong et sur le sort réservé à la minorité musulmane ouïghoure.
Lors de cet appel, qui intervient trois semaines après son arrivée au pouvoir, Joe Biden a également fait part de ses «profondes inquiétudes» concernant les pratiques économiques «injustes et coercitives» de Pékin, selon un compte-rendu de la Maison-Blanche.
Les deux dirigeants ont aussi échangé sur la pandémie de Covid-19 et les «défis communs» que représentent la sécurité sanitaire mondiale et le changement climatique. Selon des experts, plus d'un million d'Ouïghours sont ou ont été détenus dans des camps de rééducation politique au Xinjiang.
Pékin récuse le terme de «camps» et affirme qu'il s'agit de centres de formation professionnelle, destinés à fournir un emploi à la population et donc à l'éloigner de l'extrémisme religieux.
Le nouveau président américain est très attendu sur le dossier sensible des relations américano-chinoises tant les sujets de tension entre les deux premières puissances mondiales sont nombreux. S'il a clairement affiché sa volonté de rupture avec la politique étrangère de son prédécesseur à la Maison-Blanche Donald Trump, c'est l'un des rares dossiers où il pourrait, sur le fond, prôner une certaine continuité.
I spoke today with President Xi to offer good wishes to the Chinese people for Lunar New Year. I also shared concerns about Beijing’s economic practices, human rights abuses, and coercion of Taiwan. I told him I will work with China when it benefits the American people.
— President Biden (@POTUS) February 11, 2021
Dans un entretien diffusé dimanche sur CBS, Joe Bien a prévenu que la rivalité entre les États-Unis d'Amérique et la Chine prendrait la forme d'une "compétition extrême", tout en assurant qu'il voulait éviter un "conflit" entre les deux pays.
Interrogé sur son homologue chinois, le président américain avait ajouté: "Il est très dur. Il n'a pas, et je ne dis pas cela comme une critique, c'est juste la réalité, il n'a pas une once de démocratie en lui".
Un haut responsable de l'administration américaine, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, a réaffirmé mercredi que les taxes douanières sur les produits chinois mises en place sous la présidence Trump restaient pour l'heure en place, dans l'attente d'un réexamen global de la stratégie commerciale américaine.
"Nous n'avons pas pris de décision sur ce dossier", a-t-il indiqué. "Il y aura des changements dans notre politique commerciale vis-à-vis de la Chine, mais ils ne sont pas immédiats et dans l'intervalle, nous ne supprimons pas les taxes douanières," a-t-il ajouté, soulignant la volonté de la Maison-Blanche d'élaborer cette stratégie "en lien avec les alliés". (ats/afp)