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Maria Ressa acquittée d'évasion fiscale aux Philippines

Aux Philippines, la Prix Nobel de la paix acquittée d'évasion fiscale

La journaliste Maria Ressa se bat depuis des années pour éviter la prison.
La journaliste Maria Ressa se bat depuis des années pour éviter la prison.Image: sda
Cette journaliste chevronnée de 59 ans a été l'une des plus virulentes critiques de l'ancien président Rodrigo Duterte, au pouvoir de 2016 à 2022, et de ses méthodes violentes dans la guerre anti-drogue, qui a fait des milliers de morts.
18.01.2023, 05:4518.01.2023, 07:48
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La lauréate philippine du Nobel de la paix, Maria Ressa, et son site d'information en ligne Rappler ont été acquittés mercredi d'évasion fiscale. La journaliste s'est aussitôt félicitée que «la vérité l'emporte».

«Ces accusations étaient politiquement motivées»
Maria Ressa

Maria Ressa, co-lauréate du prestigieux Nobel de la paix en 2021 avec le journaliste russe Dmitry Muratov, fait face à trois autres affaires pénales, dont une condamnation pour cybercriminalité, actuellement en appel, pour laquelle elle encourt près de sept ans de prison.

«Aujourd'hui, les faits l'emportent. La vérité l'emporte. Nous avons pu prouver que "Rappler" n'est pas un fraudeur fiscal»

L'ancienne journaliste de CNN et le site Rappler, qu'elle a co-fondé, étaient accusés d'avoir fourni des informations erronées dans une déclaration d'impôts à l'issue d'une vente d'obligations à des investisseurs étrangers en 2015.

La journaliste se bat depuis des années pour éviter la prison. Les poursuites dont elle fait l'objet sont emblématiques du harcèlement de la presse indépendante dans le pays selon les organisations de défense des droits humains.

«De l'espoir»

Ressa et Muratov ont été récompensés en octobre 2021 par le comité Nobel pour leur combat pour la «sauvegarde de la liberté d'expression». Interrogée mercredi sur la signification de la décision rendue par la cour d'appel, Maria Ressa a répondu: «De l'espoir. C'est ce qu'elle procure».

Malgré ce jugement, l'avenir de Rappler, qui a vu le jour il y a une dizaine d'années, demeure incertain. Il livre toujours une bataille judiciaire contre une ordonnance de la Commission philippine des valeurs mobilières et des changes. En juin, à quelques jours de la fin de la présidence de Duterte, celle-ci avait ordonné la fermeture du site pour avoir violé «les restrictions constitutionnelles et légales sur la propriété étrangère dans les médias».

L'organe de presse, qui continue d'opérer, est accusé d'avoir permis à des étrangers de prendre le contrôle de son site web en émettant des «certificats de dépôt» via sa société mère Rappler holdings. Selon la Constitution, les investissements dans les médias sont réservés aux Philippins ou aux entités contrôlées par des Philippins. L'accusation repose sur un investissement dans Rappler en 2015 d'une société américaine, Omidyar network, créée par le fondateur d'eBay Pierre Omidyar.

En septembre, le président philippin Ferdinand Marcos a déclaré qu'il n'interviendrait pas dans les affaires de Ressa, invoquant la séparation des pouvoirs. En octobre, soit quelques mois après son arrivée au pouvoir, Maria Ressa a été condamnée pour diffamation en ligne. (ats/jch)

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