Trois siècles après l'abrogation de la loi sur la sorcellerie, des militants s'apprêtent à recevoir des excuses officielles de la part du Parlement écossais, pour les 3837 personnes - dont 84% de femmes - considérées comme étant des «sorcières et sorciers», et dont les deux tiers ont été exécutés, puis brûlés.
Qu'il s'agisse d'allégations, d'incantations, de malédictions, de transformations en animaux ou de danse avec le diable, la panique satanique, a conduit, en Ecosse, des milliers de femmes à être accusées de sorcellerie aux 16ᵉ et 18ᵉ siècles. La sorcellerie étant reconnue comme crime capital, elles étaient généralement étranglées à mort, puis brûlées sur le bûcher, afin de ne laisser aucun corps à enterrer, comme le rappelle le Guardian.
Le porte-étendard est Claire Mitchell. Elle dirige la campagne «Witches of Scotland» (les sorcières d'Ecosse). Elle exige:
Dans le Sunday Times, elle rappelle:
Cette initiative fait suite à un précédent, créé par la Chambre des représentants du Massachusetts, aux Etats-Unis, qui a proclamé l'innocence des victimes du procès des sorcières de Salem, en 2001.
«L’attribution du crime de sorcellerie aux femmes, en majorité, tient à deux facteurs principaux», comme l'explique Martine Ostorero, professeur d'histoire médiévale à l'université de Lausanne, à la RTS. Les voici:
Ce n’est que petit à petit qu’elle est devenue un moyen de persécuter les femmes, ou plutôt un certain type d'entre elles, et ce, dès la fin du Moyen Age et au cours de l'époque moderne.
A titre d'exemple, le site Web Witches of Scotland rappelle que les signes associés à la sorcellerie – balais, chaudrons, chats noirs et chapeaux noirs pointus – étaient également assimilés aux «alewives», à savoir le nom des femmes qui brassaient de la bière pour lutter contre la mauvaise qualité de l'eau. 👇