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Un milliard de dollars ont pu être récoltés pour le Liban

Un milliard de dollars ont pu être récoltés pour le Liban

"Le Liban est au bord de l'effondrement", a pr
La communauté internationale doit «soutenir les efforts pour mettre fin aux agressions en cours et mettre en oeuvre un cessez-le-feu immédiat»Keystone
La conférence pour le Liban menée par Emmanuel Macron a permis de récolter un milliard de dollars, malgré des progrès diplomatiques limités.
24.10.2024, 18:4824.10.2024, 18:48
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La communauté internationale «a été à la hauteur de l'enjeu». La conférence pour le Liban, initiée par le président français Emmanuel Macron, a permis de récolter un milliard de dollars (870 millions de francs) pour le Liban et son armée, à défaut d'avancées sur le volet diplomatique.

«Nous avons répondu à l'appel lancé par les Nations unies en annonçant des contributions substantielles, 800 millions de dollars auxquels s'ajoutent d'importantes contributions en nature.»
Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.

Quelque 200 millions seront, eux, destinés à l'armée libanaise. Sans compter les aides en nature. C'est le double de l'objectif initial de la France et bien plus que les 400 millions réclamés par les Nations Unies début octobre pour les personnes déplacées.

Interrogé par Keystone-ATS, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) rappelle que le Conseil fédéral a déjà annoncé le 9 octobre vouloir allouer 7 millions de francs supplémentaires d’aide humanitaire pour répondre aux besoins des populations au Liban et en Syrie. Ces fonds s'ajoutent aux 79 millions que Berne a alloués à des actions humanitaires dans la région en 2024.

Cesser «au plus vite» les hostilités

Si le président Emmanuel Macron a exhorté à faire cesser «au plus vite» les hostilités au Liban, l'absence des deux principaux protagonistes, Israël et l'Iran, soutien du mouvement islamiste Hezbollah, avait hypothéqué d'emblée toute avancée significative au niveau diplomatique.

Et les combats se sont poursuivis jeudi: Israël a visé des dépôts d'armes du Hezbollah tandis que le mouvement islamiste a revendiqué des tirs de roquettes vers le nord d'Israël et fait état de combats «à bout portant» dans le sud du Liban.

Jean-Noël Barrot a néanmoins souligné que les participants, venant de 70 pays, s'étaient «accordé sur l'urgence d'une solution diplomatique, permettant d'assurer une sécurité durable de la population en Israël comme au Liban».

Cette solution passe par la pleine mise en oeuvre de la résolution 1701, «avec un arrêt des hostilités de part et d'autre de la frontière», a-t-il dit.

Cette résolution des Nations Unies, qui avait acté la fin de la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seuls les Casques bleus et l'armée libanaise doivent être déployés dans le sud du Liban frontalier d'Israël.

L'idée est désormais de déployer «massivement» les forces armées libanaises dans le su sud du pays, «de renforcer la capacité de la Finul (la Force intérimaire des Nations unies déployée dans le sud du Liban) et de mettre en oeuvre son mandat», a souligné Jean-Noël Barrot tandis que Macron a souligné qu'il ne pouvait y avoir de retour au statu quo.

«Nombre de civils blessés au Liban inacceptable»

La communauté internationale doit «soutenir les efforts pour mettre fin aux agressions en cours et mettre en oeuvre un cessez-le-feu immédiat», a déclaré de son côté le premier ministre libanais Najib Mikati, remerciant les pays pour leur aide.

Les Etats-Unis sont parmi les plus contributeurs avec une enveloppe de 300 millions de dollars, devant la France (108 millions) et l'Allemagne (103). «Nous exigeons que le Hezbollah cesse ses (...) frappes indiscriminées» contre Israël, a asséné le président français.

«Israël sait d'expérience que ses succès militaires ne sont pas forcément une victoire au Liban»
Emmanuel Macron

Israël a éliminé des chefs du Hezbollah. «On parle beaucoup de guerre de civilisation (..) Je ne suis pas sûr qu'on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie», a-t-il encore lâché en référence au discours de Benjamin Netanyahu, qui affirme défendre la civilisation judéo-chrétienne dans le combat israélien à Gaza ou au Liban.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a, lui, souligné que «le nombre de civils blessés au Liban était inacceptable».

«Assurer le bon fonctionnement des institutions»

Dans un discours audiovisuel, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a appelé «les dirigeants libanais à prendre des mesures résolues pour assurer le bon fonctionnement des institutions de l'Etat».

Jean-Noël Barrot a en outre exhorté les dirigeants libanais à prendre leurs responsabilités en élisant de toute urgence un président alors que la vacance dure depuis près de deux ans.

«Il est inconcevable de laisser aujourd'hui le Liban sans président qui puisse le rassembler et le représenter qui puisse être le visage et la voix» du pays, a-t-il dit.

«C'est la condition de la préservation de l'existence même de l'Etat libanais»
Jean-Noël Barrot

Paralysé depuis des années par une crise politique et économique, le Liban est désormais le théâtre d'une guerre entre le mouvement islamiste libanais soutenu par l'Iran, et Israël.

«Impunité totale du gouvernement israélien»

Dans un appel commun, plus de 150 ONG, dont Oxfam, Médecins du monde ou le Danish refugee council (DRC) ont dénoncé «le mépris flagrant de la communauté internationale pour le droit international», qui a permis «l'impunité totale du gouvernement israélien à Gaza, en Cisjordanie et maintenant au Liban».

«Sans redevabilité, il n'y aura pas de lignes rouges»
Plus de 150 ONG

Le soutien (financier, en équipements ou via des formations) aux Forces armées libanaises est un des éléments-clés de la conférence de Paris alors que le premier ministre libanais souhaite les déployer plus largement au sud du fleuve Litani, zone visée par les frappes israéliennes pour déloger les milices du Hezbollah. (chl/ats)

- L'enlèvement de cinq soldates israéliennes par le Hamas le 7 octobre
Video: watson
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