International
Mexique

Mexique: le président Obrador soutenu en masse par le peuple

«Je l'aime!»: le Mexique rend un sacré hommage à son président

Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador salue ses nombreux partisans à Mexico, dimanche.
Le président mexicain Andrés Manuel López Obrador salue ses nombreux partisans à Mexico, dimanche.Image: sda
A l'issue d'une marche historique à Mexico, la capitale, le chef de l'Etat a présenté le compte-rendu de ses quatre ans au pouvoir devant des dizaines de milliers de personnes.
28.11.2022, 04:4428.11.2022, 06:56
Plus de «International»

C'est une première depuis des décennies: le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, a entraîné dimanche dans les rues de Mexico une marée humaine en soutien à sa politique. Son porte-parole revendique plus d'un million de personnes.

«AMLO», président de gauche nationaliste populaire à près de 60% d'après des enquêtes d'opinion, a mis plus de cinq heures pour parcourir quatre kilomètres jusqu'à la place emblématique du Zocalo, entourée par une immense foule de partisans.

Un rassemblement historique:

Le porte-parole de la présidence, Jesus Ramirez a revendiqué «1,2 million» de manifestants sur «neuf kilomètres» au total. Aucune estimation indépendante n'était disponible.

C'est la première fois qu'un président mexicain en exercice prend la tête d'une manifestation depuis Lazaro Cardenas (1934-1940), d'après le site du journal espagnol El Pais qui cite des historiens, des politologues et des universitaires.

«Je l'aime! Je suis très émue. C'est mon leader.»
Sonia Campuzano, une étudiante en sociologie de 24 ans au bord des larmes

Un mandat unique

La mobilisation de dimanche intervient à moins de deux ans de la présidentielle de 2024.

«Non à la réélection!», a lancé d'entrée le dirigeant mexicain, comme pour dissiper tout espoir qu'il s'accroche au pouvoir. La Constitution ne prévoit qu'un mandat présidentiel unique de six ans.

«Priorité aux pauvres», «hausse du salaire minimum», austérité budgétaire sans créer de «dettes nouvelles»: le président a détaillé pendant une heure sa politique qu'il présente comme une rupture avec plus de 30 ans de «néo-libéralisme».

Entre autres sujets, il a demandé aux Etats-Unis d'arrêter toute politique hostile envers les Mexicains qui travaillent légalement de l'autre côté de la frontière.

Tout au long de la journée, AMLO, 69 ans, a été suivi par des manifestants souvent amenés par car depuis des Etats de l'intérieur du pays (Veracruz, Guerrero...). Il s'agit là d'une preuve de la capacité de mobilisation du parti au pouvoir, le Mouvement pour la régénération nationale (Morena), à la tête de plus de la moitié des 32 Etats avec ses alliés.

«Il a fait ce qu'aucun président n'a fait pour les pauvres, même s'il doit améliorer quelques points, comme l'insécurité»
Ramon Suarez, un électricien
«J'aime la manière de gouverner d'AMLO. Je n'écoute pas les critiques qui lui sont faites. Par exemple, la violence n'a pas commencé avec lui.»
Alma Perez, une éducatrice de 35 ans, en référence aux dizaines de milliers d'homicides que le Mexique continue d'enregistrer chaque année (33 308 en 2021).

Il y a deux semaines, plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient défilé à Mexico contre un projet de réforme électorale.

«Montrer ses muscles»

Volontiers clivant pour entretenir la «polarisation» politique, le président avait estimé que ses adversaires défendaient en fait «le racisme, le classicisme et la corruption». Il veut «montrer ses muscles», estime Fernando Dworak, analyste à l'Institut technologique autonome de Mexico (ITAM):

«L'opposition a commis une grave erreur en croyant qu'elle pouvait vaincre le président dans la rue»

Deux possibles dauphins du président ont marché avec lui, la maire de Mexico Claudia Sheinbaum et le ministre des Affaires étrangères Marcelo Ebrard. Le président n'a cité aucun nom dans son discours.

Projet de réforme électorale

Portée par la popularité de son chef de file, Morena est en position de force face à un bloc d'opposition qui regroupe le PRI, l'ancien parti au pouvoir pendant 70 ans, le PAN (droite) et le PRD (gauche). Cette alliance s'est récemment divisée, avant de retrouver son unité contre le projet de réforme électorale. La réforme prétend que les membres de l'Institut national électoral (INE) soient élus, et non plus choisis par les partis.

Ses détracteurs accusent AMLO de vouloir en finir avec l'«indépendance» de l'INE, qui supervise l'organisation des élections depuis sa création en 1990. L'opposition accuse également le président mexicain d'autoritarisme et de vouloir «militariser» le pays. Le chef de l'Etat a de fait confié à l'armée plusieurs grands chantiers ainsi que des tâches de sécurité publique dans un pays qui n'arrive pas à sortir de la violence du narco-trafic.

Dans son discours, le président a justifié le passage controversé de la Garde nationale sous la tutelle de l'armée «pour qu'elle ne soit pas victime de corruption, comme avec l'ancienne police fédérale». (ats/jch)

Ces drôles d'animaux qui font des paris sportifs
Video: watson
0 Commentaires
Comme nous voulons continuer à modérer personnellement les débats de commentaires, nous sommes obligés de fermer la fonction de commentaire 72 heures après la publication d’un article. Merci de votre compréhension!
Bernie Sanders, 82 ans, veut rester au Sénat américain
Il a été candidat à la présidentielle américaine en 2016, puis en 2020. Il avait dû jeter l'éponge face à Joe Biden, durant les primaires démocrates, en pleine pandémie.

Le célèbre sénateur de la gauche américaine Bernie Sanders, ex-candidat à la Maison Blanche, a annoncé lundi être candidat à sa réélection au Congrès, à 82 ans:

L’article