Les scientifiques savent avec certitude depuis l'ouragan Sandy du 29 octobre 2012 que ce géant urbain à la géographie si particulière - l'île de Manhattan est encadrée par l'océan Atlantique, l'East River et l'Hudson River - est particulièrement vulnérable aux tempêtes, inondations et vagues submersions provoquées par le dérèglement climatique.
Dans un article publié en mai dans la revue Earth's Future, des chercheurs tentent d'évaluer comment la masse cumulée des infrastructures de la mégapole influe sur son affaissement, un phénomène provoqué par l'érosion des sols et l'activité humaine.
Des géologues ont calculé que le million de bâtiments, tours, gratte-ciel de New York représentent une masse totale de 762 millions de tonnes, qui exercent une extraordinaire pression sur les sols. Sous cette force, la capitale culturelle et économique des Etats-Unis, peuplée de 8.5 millions d'âmes, s'enfonce en moyenne d'un à deux millimètres par an.
Dans certains quartiers où les immeubles ont été construits sur des terrains plus meubles ou artificiels, l'affaissement pourrait même atteindre 4.5 millimètres par an, selon l'étude.
D'après l'organisation Sea Level Rise.org, le niveau des eaux à New York a monté de 23 centimètres par rapport à 1950. La municipalité prédit qu'il augmentera encore de 20 à 75 cm d'ici à 2050, voire 1.8 m avant 2100 et des tempêtes à répétition.
En réaction, la ville a fait de la fortification des 836 kilomètres de ses côtes une priorité. Un plan titanesque de 20 milliards de dollars, baptisé «résilience climatique», a été lancé avec des travaux herculéens pour se protéger des eaux. (ag/ats)