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Un cinquième de l'humanité exposé à des chaleurs mortelles

L'humanité exposée à des chaleurs mortelles

Deux milliards de personnes seront menacés par des chaleurs mortelles d'ici à 2100. Des politiques climatiques sont pointés du doigt par une étude.
22.05.2023, 16:5122.05.2023, 17:11

Les politiques actuellement en place pour limiter le réchauffement climatique vont exposer plus d'un cinquième de l'humanité à des chaleurs extrêmes et potentiellement mortelles d'ici à la fin du siècle, mettent en garde des chercheurs dans une étude lundi.

De quoi parle-t-on?

La température à la surface de la Terre est sur le chemin d'une augmentation de 2,7°C d'ici 2100 par rapport à l'ère pré-industrielle, ce qui devrait pousser plus de deux milliards de personnes – soit 22% de la population mondiale à cette échéance – hors de la zone de confort climatique qui a permis à l'humanité de se développer pendant des millénaires, selon cette étude parue dans Nature Sustainability.

Street vendors balance trays of beverages they sell in a local market in Anambra, Nigeria, Friday, Feb. 24, 2023. Nigerian voters are heading to the polls Saturday to select a new president following  ...
Vendeurs de rue au Nigeria.Image: AP

L'Inde (600 millions), le Nigeria (300 millions) ou l'Indonésie (100 millions) sont les pays comptant le plus grand nombre de personnes qui pourraient être confrontées à une chaleur mortelle dans ce scénario. Tim Lenton, de l'université britannique d'Exeter, auteur principal de l'étude, souligne:

«Cela représente un remodelage profond de l'habitabilité de la surface de la planète et cela pourrait conduire potentiellement à une réorganisation à grande échelle des endroits où les gens vivent.»

Mais en limitant le réchauffement à 1,5°C, l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris de 2015, le nombre de personnes exposées à ces risques serait réduit à moins d'un demi-milliard de personnes.

«L'échec à s'attaquer à l'urgence climatique»

Le monde connaît déjà un réchauffement proche de 1,2°C sous l'effet de l'activité humaine, notamment l'utilisation des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz), avec un cortège de catastrophes: canicules, sécheresses, feux de forêt...

«Les coûts du changement climatique sont souvent exprimés en termes financiers, mais notre étude souligne le coût humain phénoménal de l'échec à s'attaquer à l'urgence climatique», indique Tim Lenton:

«Pour chaque réchauffement de 0,1°C au-dessus des niveaux actuels, ce sont 140 millions de personnes supplémentaires qui seront exposées à une chaleur dangereuse.»

Loi de l'idéal de température moyenne

Le seuil de «chaleur dangereuse» a été fixé dans l'étude à 29°C de température annuelle moyenne. Historiquement, les communautés humaines ont été les plus denses autour de températures moyennes de 13°C (dans les zones tempérées) et dans une moindre mesure de 27°C (dans des climats plus tropicaux).

Les risques sont accentués dans les régions le long de l'équateur terrestre: le climat peut y être mortel à des températures plus basses qu'ailleurs en raison de l'humidité, qui empêche de corps humain de se rafraîchir par la transpiration. (jah/ats)

Voici comment la Terre a évolué et pourquoi c'est important de le savoir
Video: watson
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