Vous allez dire que les affiches électorales n'ont jamais été bien naturelles. Qu'on s'en fiche même un peu, tellement c'est toujours un festival de bourdes marketing et de ratés qui font saigner les yeux des graphistes. Et vous avez raison.
Il y a quelques semaines, Rain Epler, ancien ministre nationaliste, désormais député au parlement estonien, avait fait marrer Twitter avec un matériel de campagne qui n'avait rien à envier à une boîte de Playmobil.
Cette fois, c'est en France que ça rigole. Du moins du côté de ceux que ça ne concerne pas directement. Juliette de Causans, Tatiana Boteva Malo et Samira Herbal sont au coeur d'un crime, dont l'arme n'est autre que Photoshop.
Alors que le Conseil constitutionnel a récemment annulé des élections dans les 2e, 8e et 9e circonscriptions des Français établis hors des frontières du pays, il y aura des élections complémentaires en avril prochain. Et qui dit élection, dit... visuels de campagne.
Ces trois candidates aux couleurs d'Egalité Europe Ecologie (un parti qui soutient Emmanuel Macron) semblent ne pas s'être trop foulées, puisqu’il ne s'agit que d'un toilettage des affiches de l'an dernier. C'est d'ailleurs ce «toilettage» qui a accaparé toute l'attention cette semaine. Entre les photographies de 2022 et celles de 2023, difficile de reconnaître Juliette et Samira. Quant à Tatiana, elle a gardé exactement la même pose et les mêmes fringues. Les cheveux sont «simplement» plus longs et le visage nettement moins marqué.
En réalité, c'est le compte Twitter du parti Renaissance des Français de l'étranger qui s'est, le premier, moqué de l'évolution des trois candidates en même pas neuf mois. «Depuis l’an dernier Juliette Causans a appris à se servir de Photoshop et a changé de circo.» La principale intéressée, interrogée par Libé, ne goûte que très peu à ces moqueries et a tenté de se justifier.
Samira Herbal, elle, s'est justifiée en disant que la photo a «quatre ou cinq ans». Enfin, Tatiana, n'a pas voulu répondre aux questions du journal parisien. Mais Juliette glisse que sa collègue de parti aurait «payé un studio photo». Vous vous demandez aussi si c'est légal de modifier à ce point des portraits d'affiches électorales? Voici la réponse de l'avocat Jean-Christophe Ménard, spécialiste du droit électoral, contacté par CheckNews.
(fv)