Comment cette expérience cinématographique s'est-elle véritablement déroulée? C'est la question que l'on peut se poser face à la virulente levée de bouclier des avocates de Michel Houellebecq. Aurait-il été trompé sur la marchandise? Mardi, Angélique Bérès et Maïa Kantor ont annoncé avoir été chargées par le célèbre écrivain d'engager «toutes les démarches amiables et contentieuses, tant au civil qu’au pénal» pour obtenir l’interdiction du film Kirac 27. La bande-annonce doit également être «retirée des plateformes et réseaux sociaux dans le monde entier».
Un court-métrage dont la bande-annonce a fait grand bruit il y a une dizaine de jours. Et pour cause: Michel Houellebecq semble s'engager dans une partie de jambe en l'air avec une escorte hollandaise de 23 ans. Une bande-annonce qui a rendu furax Houellebecq, mais également sa femme, Qianyum Lysis Li. Une séquence plutôt perturbante dévoilant l’écrivain, torse nu, en train d’embrasser la jeune femme dans un lit.
Une bande-annonce que le couple considère comme «diffamatoires». Plus encore: la voix-off, enregistrée et écrite par l'auteur du film. Stefan Ruitenbeek, du collectif hollandais Kirac, résume l'affaire en affirmant que la lune de miel au Maroc de l'écrivain avait été annulée, alors que sa femme avait «passé un mois pour arranger des prostituées à l’avance». L'occasion rêvée (toujours selon le réalisateur) pour qu'il se rende à Amsterdam où «plein de filles» «coucheraient» avec lui.
Dans le communiqué dévoilé mardi par l'AFP, les avocates déclarent également que le couple a «découvert avec consternation et dégoût» que la bande-annonce contenait des «déclarations les mettant en cause, graves et mensongères, portant violemment atteinte à leur dignité».
L'écrivain a, lui aussi, pris la plume. Dans une lettre adressée au réalisateur du film, il évoque «la déflagration de violence» de la bande-annonce, «qui porte atteinte de manière irrémédiable à (sa) vie privée, (son) honneur, mais surtout, ce qui est plus grave encore, à (sa) femme, dévastée par les mensonges».
Le collectif Kirac, étant connu (et décrié, mais aussi attaqué en justice) pour ses provocations sans limites, avait peut-être prévu la fronde des avocats. Mardi soir, la bande-annonce était toujours disponible sur leur site.
Enfin, pas sûr que Houellebecq ait particulièrement apprécié l'interview que Vice a réalisé avec ledit réalisateur, parce que... c'est encore pire que la bande-annonce.
La sortie du film était prévue pour le 11 mars prochain.
(fv avec l'AFP)