... Sauf que non.
Souvenez-vous. En février dernier, Vladimir Poutine justifiait notamment son «opération spéciale» par sa crainte de voir l'Ukraine se rapprocher dangereusement de l'Otan. Ce qu'on ne savait pas, c'est qu'au tout début de la guerre, un proche allié du patron du Kremlin était revenu de Kiev avec... un traité de paix.
Un accord préalable qui mentionnait notamment le fait que le pays de Zelensky n'entrerait pas dans l'Otan. Naïvement et une fois de retour auprès du patron, cet adjoint du cabinet du Kremlin pensait que l'accord qu'il avait conclu supprimait la nécessité pour la Russie de poursuivre son agression.
Que nenni.
Cet homme s'appelle Dmitri Kozak. Ukrainien d'origine, l'homme politique a longtemps été surnommé le chat du Cheshire, en raison de son sourire. Ils ont notamment travaillé ensemble dans l'administration de Saint-Pétersbourg au début des années nonante. Depuis, il a été une figure clé de l'équipe présidentielle de Poutine.
Ce sont trois sources proches de la présidence russe qui ont dévoilé, cette semaine à Reuters, que les «concessions négociées par Kozak n'allaient pas assez loin» et que Poutine avait élargi ses objectifs et donc refusé l'accord.
Pas plus tard que mercredi, le Kremlin a d'ailleurs tenu à rappeler que le rapprochement entre l'Ukraine et l'Otan représentait toujours la «principale menace» pour la Russie et justifiait la «nécessité urgente de préserver la sécurité et les intérêts nationaux». En clair: de continuer l'invasion.
De son côté, l'Ukraine n'a pas non plus voulu confirmer ces informations. Mykhailo Podolyak, conseiller de Zelensky, s'est contenté de rappeler que Kiev «comprend clairement que la partie russe n'a jamais été intéressée par un règlement pacifique». Que les «soi-disant négociations avaient été utilisées comme écran de fumée pour se préparer à l'invasion».
Enfin, Reuters rappelle que «Kozak était bien placé pour négocier un accord de paix, car, depuis 2020, Poutine l'avait chargé de mener des pourparlers avec ses homologues ukrainiens sur la région du Donbass».
La guerre aurait-elle pris fin si Poutine avait validé le traité de paix provisoire? Si elles considèrent que la tournure du conflit aurait assurément été différente, les sources proches du Kremlin avouent néanmoins ne pas savoir si la guerre aurait pu s'arrêter net grâce aux signatures de Moscou et de Kiev. (fv)