Escorte policière, tapis rouge, déjeuner en petit comité et conférence de presse «officielle»: Marine Le Pen s'est dite «honorée» de l'accueil que Viktor Orban lui a réservé au monastère des Carmélites, aujourd'hui bureau du premier ministre, surplombant le Danube. Eric Zemmour n'avait eu, lui, droit qu'à un entretien privé.
Menacée d'être écartée dès le premier tour de la présidentielle d'avril 2022, selon certains sondages récents, Marine Le Pen a cherché à asseoir sa stature en s'affichant au côté du premier ministre hongrois, défenseur des valeurs «illibérales» en Europe.
Interrogé sur le scrutin à venir, Viktor Orban s'est cependant gardé de «prendre position», «la décision revenant au peuple français».
Devant la presse, tous deux ont martelé leur message souverainiste, à quelques mois d'élections nationales délicates pour elle, très serrées pour lui.
A l'unisson de Viktor Orban, Marine Le Pen a vivement critiqué la «brutalité idéologique» de l'Union européenne, refusant tout principe de primauté du droit européen en référence au récent bras de fer polonais. Et de fustiger un «pouvoir centralisé bruxellois enivré de sa propre existence, de sa puissance et de son omnipotence», une «volonté d'asservissement» de l'Union européenne.
Dans ce contexte, les deux figures souverainistes ont prôné une alliance des nations. La visite n'a toutefois donné lieu à aucune annonce concrète. (ats)