La mort de la reine Elizabeth II est survenue il y a moins d'une semaine. Pourtant, depuis plusieurs jours, toute la Grande-Bretagne n'a guère d'autre sujet de conversation. Les choses s'enchaînent: entre-temps, Charles est devenu roi, le cercueil de la défunte monarque est en route pour Londres et l'ordre de succession au trône a été redéfini. Lundi, le plus grand rendez-vous du calendrier protocolaire est finalement prévu: les funérailles.
Outre des millions de visiteurs, Londres attend surtout les plus grands chefs d'Etat du monde et un grand nombre de célébrités royales. La cérémonie funéraire n'est donc pas seulement un événement historique, mais aussi un énorme défi pour les forces de sécurité.
«Ce sera probablement la plus grande opération de police et de protection jamais menée au Royaume-Uni», a déclaré Nick Aldworth, ancien coordinateur national de la lutte contre le terrorisme, au journal The independent.
Selon lui, le niveau de menace est très différent de celui des funérailles royales précédentes, comme celles de la reine mère en 2002 ou de la princesse Diana en 1997.
Les islamistes ont perpétré plusieurs attentats terroristes au Royaume-Uni au cours des dix dernières années. Le service de renseignement intérieur MI5 considère actuellement le risque d'attentat comme «considérable» - le niveau intermédiaire de cinq niveaux de menace, allant de «faible» à «critique».
Immédiatement après l'annonce du décès de la reine à l'âge de 96 ans dans sa résidence écossaise de Balmoral, la police londonienne a indiqué qu'elle commençait à mettre en œuvre des plans «bien rodés» pour les dix jours de deuil national qui se termineront avec les funérailles.
«Le public verra que des agents supplémentaires sont postés devant les lieux importants, y compris les carrefours routiers, les parcs royaux et devant les résidences royales de Londres», poursuit le communiqué. La Metropolitan Police coordonne son concept de police avec la police de la circulation et la City of London Police, qui sécurise le quartier financier.
Les mesures de sécurité les plus importantes seront prises dans et autour du quartier de Westminster. C'est là, au Parlement, dans l'abbaye de Westminster, que se dérouleront les funérailles avec les invités d'Etat. Le palais de Buckingham fait également partie du district.
Les funérailles de la reine sont les premières funérailles nationales depuis 1965, lorsque Winston Churchill, premier ministre britannique pendant la Seconde Guerre mondiale, avait été enterré. Le président américain Joe Biden, le président français Emmanuel Macron, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et des chefs d'Etat de pays dont le monarque britannique est le chef d'Etat ou qui font partie du Commonwealth, qui compte 56 nations, sont entre autres attendus lundi.
Des visiteurs royaux de haut rang sont également attendus: l'empereur japonais Naruhito devrait notamment assister aux funérailles. Ce serait son premier voyage à l'étranger depuis qu'il est monté sur le trône en 2019. Les membres des familles royales européennes qui seront présents ne sont pas encore tous connus. Le roi Felipe et la reine Letizia d'Espagne sont notamment attendus, et plusieurs membres de la famille royale néerlandaise, dont Beatrix, auraient également annoncé leur présence.
La police britannique a l'habitude de gérer les grands événements, comme la conférence des Nations unies sur le climat qui s'est tenue l'année dernière à Glasgow et à laquelle ont participé des centaines de représentants gouvernementaux.
Néanmoins, on craint que la police ne soit pas en mesure de gérer les grandes foules. Des supporters de football pourraient s'ajouter aux visiteurs endeuillés le week-end prochain. On ne sait pas encore quels matchs de Premier League auront lieu.
Les médias britanniques rapportent que les matchs pourraient être annulés en raison du manque de forces de l'ordre. Le week-end dernier déjà, tous les matchs de football avaient été annulés - par respect pour la défunte reine. Le match prévu dimanche entre Chelsea et Liverpool a déjà été annulé, et le coup d'envoi de la rencontre entre Brighton et Crystal Palace ne devrait pas être donné samedi après-midi. Des événements particuliers nécessitent des mesures particulières. (t-online)