Après l'échec d'une médiation entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda sous l'égide de l'Angola, le M23 a repris du terrain ces dernières semaines. Les combats se sont intensifiés autour de la capitale provinciale du Nord-Kivu, Goma, qui compte un million d'habitants et au moins autant de déplacés.
La mission des Nations unies en République démocratique du Congo a indiqué vendredi que «les forces de réaction rapide, une unité d'élite, ont été activement engagées dans des combats intenses».
Quelque 15 000 casques bleus sont présents en RDC.
A Kinshasa, au sortir d'un conseil de défense présidé par le chef d'État congolais Félix Tshisekedi, l'armée a confirmé la mort du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général Peter Cirimwami, blessé par balle jeudi près d'une ligne de front.
L'ONU a annoncé convoquer une réunion d'urgence du Conseil de sécurité lundi au sujet de ces combats. Le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, s'est dit jeudi «alarmé» par un regain de violences qui pourrait aggraver «le risque d'une guerre régionale».
L'ambassade américaine en RDC a appelé sur X ses ressortissants à «se rendre dans un endroit plus sûr tant que les aéroports et les frontières sont encore ouverts». Le ministère des affaires étrangères britannique a fait de même, tout comme l'ambassade de France en RDC qui a alerté contre un «risque de dégradation rapide».
Toute la journée, des affrontements ont eu lieu à une vingtaine de kilomètres seulement de Goma, ville au coeur des violences qui secouent l'est de la RDC depuis 30 ans, selon des sources militaires et sécuritaires. Des coupures épisodiques de réseau mobile, d'Internet et d'électricité ont affecté la ville.
Goma avait été brièvement occupée à la fin 2012 par le M23 («Mouvement du 23 mars»), né cette année-là et vaincu militairement l'année suivante. Depuis plusieurs jours, des combattants du M23 postés dans les collines autour de la ville tirent des obus, selon des militaires postés dans la zone. Les forces congolaises disent riposter avec des lance-roquettes.
De nombreux civils, qui ont souvent déjà fui plusieurs fois, ont une nouvelle fois quitté leur foyer. Selon l'ONU, 400 000 personnes ont été déplacées par les combats depuis le début janvier. (ats)