Des affrontements entre militaires congolais et miliciens «mobondo» ont fait plus d'une quarantaine de morts dans le village de Kinsele, à environ 130 km au nord-est de la capitale Kinshasa, a-t-on appris dimanche de sources locales.
Le décompte des morts «a déjà atteint 42 miliciens 'mobondo', neuf militaires et une femme», a déclaré un député de la province du Maï-Ndombe, où est situé Kinsele.
La zone, située dans la grande périphérie de Kinshasa, connaît un regain de violence depuis le 10 juillet. En 2022, des tensions intercommunautaires entre les Teke, qui se considèrent comme propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo, et les Yaka, venus s'installer après eux, se sont transformés en affrontements et en massacres.
Présentés comme membres de la communauté Yaka, les «mobondo» sont accusés de prendre une part active dans ces violences qui ont fait des centaines de morts, de part et d'autre.
Certains accusent les mobondo d'avoir lancé un assaut samedi contre la position des forces armées de la République démocratique du Congo à Kinsele, au cours duquel les miliciens auraient trouvé la mort.
D'autres indiquent que les FARDC avaient lancé une opération de ratissage ces derniers jours, en réponse à des incursions de miliciens mobondo autour de Kinsele.
Des experts de l'ONU déclaraient en décembre 2023 que «plus de 1000 combattants du Maï-Ndombe et alentours, y compris des mobondo qui se sont rendus, ont été enrôlés, entraînés et envoyés au Nord-Kivu pour combattre le M23», une rébellion à dominante Tutsi qui, avec l'armée rwandaise, se sont emparés de vastes pans de territoire dans l'est de la RDC.
«L'absence d'obligation de rendre des comptes pour les auteurs et les instigateurs présumés des crimes renforce la méfiance entre les communautés et entraîne de nouvelles atrocités», déplorait l'ONG Human Rights Watch en 2023 à propos de la situation dans le Maï-Ndombe. (ats/svp)