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République démocratique du Congo

Début du vote pour les élections générales tendues en RDC

Début du vote pour les élections générales tendues en RDC

Les Congolais de RDC ont commencé à voter mercredi pour des élections générales à haut risque. Le président sortant, Félix Tshisekedi, se représente face à une opposition morcelée, dans un climat politique et sécuritaire très tendu.
20.12.2023, 07:2320.12.2023, 12:54
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Un premier électeur a été vu déposer son bulletin dans l'urne à 06h09 (05h09 en Suisse) dans un bureau de Kisangani, dans l'est du pays qui, en avance d'une heure sur l'ouest, commence à voter en premier. Les horaires prévus d'ouverture des bureaux sont de 06h00 à 17h00 locales.

Mais ces heures sont théoriques et les électeurs s'attendaient à des retards, qui sont courants en République démocratique du Congo et pourraient être aggravés par des difficultés d'acheminement du matériel électoral jusque dans les zones reculées.

«Je suis arrivé à 04h00, il est 06h00 et ils n'ont pas encore commencé», se plaignait Muhigo Rutigo, 75 ans, rencontré à l'extérieur du bureau de vote Zanner, dans le centre de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.

«Ils ne respectent pas les règlements!»
Muhigo Rutigo, électeur de 75 ans.

Si des électeurs sont encore dans des files d'attente à 17h00, le bureau concerné restera ouvert jusqu'à ce qu'ils aient voté, a assuré la Commission électorale (Céni).

Mercredi a été décrété chômé et payé et, comme lors des précédentes élections, les frontières sont fermées et les vols intérieurs suspendus de 00h00 à minuit. Près de 44 millions d'électeurs inscrits, sur un total d'environ 100 millions d'habitants, sont appelés à élire leur président, mais aussi leurs députés nationaux et provinciaux et, pour la première fois, leurs conseillers communaux. Autre première, des Congolais de la diaspora doivent voter dans cinq pays.

Plus de 100 000 candidats sont sur les rangs pour les quatre scrutins. Le président de la Céni, Denis Kadima, a promis mardi soir la «transparence» du processus, avec un suivi «en temps réel» de la compilation des résultats. Il n'a toutefois pas précisé quand les premiers résultats seraient affichés dans un «centre des opérations» spécialement aménagé à Kinshasa.

Plusieurs missions d'observation des élections sont déployées. Avec 25 000 personnes, celle des églises catholique et protestante est la plus grande et ses avis et conclusions sont traditionnellement très suivis. Ses animateurs ont promis mardi un «dépouillement parallèle» pour la présidentielle.

«Candidats de l'étranger»

A cette élection à un seul tour, Félix Tshisekedi, 60 ans, au pouvoir depuis début 2019, est candidat à un second mandat face à 18 autres postulants. Son bilan est mitigé, ce qu'il reconnaît, mais il demande cinq ans de plus pour «consolider les acquis».

Tout au long de la campagne, il a aussi vilipendé les supposés «candidats de l'étranger», en laissant entendre qu'ils n'étaient pas assez «patriotes» face aux «agressions» dont il accuse en particulier le voisin rwandais. Son principal challenger, Moïse Katumbi, 58 ans, riche homme d'affaires et ancien gouverneur de la province minière du Katanga (sud-est), a été particulièrement ciblé par ses attaques.

La période pré-électorale a été empoisonnée par la situation sécuritaire dans l'Est, où les violences armées en cours depuis le milieu des années 1990 connaissent un pic de tension depuis deux ans, avec la résurgence d'une rébellion (le M23) soutenue par Kigali. Les combats se sont calmés depuis une dizaine de jours, mais les rebelles continuent d'occuper de vastes pans de territoire du Nord-Kivu, dans lesquels les habitants seront privés de vote.

Parmi les autres candidats à la présidentielle figurent Martin Fayulu, 67 ans, qui affirme que la victoire lui avait été volée à l'élection de 2018, et le Dr Denis Mukwege, 68 ans, prix Nobel de la paix pour son action en faveur des femmes violées, connu dans le monde, mais novice en politique. Les opposants estiment que le vote ne sera pas transparent et soupçonnent le régime d'avoir préparé la fraude de longue date en plaçant ses hommes à la tête de la Céni ou de la Cour constitutionnelle.

L'ONU et l'Union européenne se sont inquiétées des «discours de haine» et, de même que les Etats-Unis, ont appelé à des élections «transparentes» et «paisibles». Le jour du vote «sera calme, c'est au moment des résultats qu'il pourrait y avoir des problèmes», prédisait mardi un électeur de Kinshasa. (sda/ats/afp)

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