Il n'y a plus aucun doute. Boris Johnson a bien participé à une «Garden party» à Downing Street, accompagné de sa femme Carrie, le 20 mai 2020.
«Je présente mes excuses du fond du cœur» déclare le premier ministre britannique. Dans une chambre des Communes surchauffée, le chef du gouvernement conservateur a soutenu qu'il pensait que l'événement du 20 mai 2020 dans les jardins de sa résidence officielle était une réunion de travail.
À cette époque, en pleine première vague de Covid-19, seules deux personnes étaient autorisées à se retrouver en extérieur. De nombreux Britanniques n'ont pas pu dire adieu à leurs proches mourants, d'où l'ampleur de la colère provoquée par cet événement où auraient été invitées plus de 100 personnes.
Accusant Boris Johnson de «mentir comme un arracheur de dents», le chef de l'opposition travailliste Keir Starmer a jugé la défense du Premier ministre «tellement ridicule» qu'elle en est «insultante» pour les Britanniques. «Aura-t-il maintenant la décence de démissionner?» a-t-il lancé.
Les indépendantistes écossais du SNP et les libéraux-démocrates ont également demandé son départ. Sur ce point, Boris Johnson a renvoyé à l'enquête interne menée par la haute-fonctionnaire Sue Gray.
Tout commence par un mail. Le secrétaire particulier en chef de Boris Johnson a envoyé un e-mail à une centaine de personnes à cette date, les conviant dans les jardins de Downing Street.
Interrogé sur sa présence à l'événement, Boris Johnson s'était contenté de répondre dans un sourire gêné de se référer à l'enquête en cours.
Suite à cette découverte, une investigation interne avait été lancée en décembre dernier, après des accusations sur l’organisation de cette fête en dépit des mesures sanitaires.
Les réactions ne se sont pas fait attendre sur les réseaux sociaux. Rachel Clarke, médecin britannique spécialisée dans les soins palliatifs, s'est insurgée contre ces révélations. 👇
While we could only meet 1 person outdoors, @10DowningStreet invited 100 people to a party.
— Rachel Clarke (@doctor_oxford) January 10, 2022
While we obeyed the rules, @BorisJohnson stuck two fingers up to them.
“Make the most of the lovely weather"??
363 people died of Covid that day.
While they enjoyed a bloody booze up.
Telle est la question. Sur ce point, Boris Johnson renvoie à l'enquête interne menée par la haute-fonctionnaire Sue Gray. La police a également confirmé «être en contact» avec le gouvernement sur cette affaire, qui pourrait faire l'objet d'une enquête pour violation des règles sanitaires.
🇬🇧@BorisJohnson empêtré dans un nouveau scandale de pique-nique 🧺 printanier à Downing Street le 20 mai 2020 en plein confinement. Cette fois-ci va-t-il être contraint à la démission ? Depuis le temps qu’on le dit mais là ce pourrait être le coup de grâce pic.twitter.com/Q6QlSzJKCq
— Patrick MartinGenier (@MartinGenier) January 11, 2022
La colère gronde de plus en plus fort dans les rangs du parti conservateur au pouvoir, le chef de file du parti en Ecosse, Douglas Ross, réclamant une démission s'il s'avère que Boris Johnson a enfreint les règles.
Selon les médias, certains estiment que la question n'est plus de savoir si Boris Johnson va devoir quitter le pouvoir, mais quand. «Johnson perd le soutien des Tories», titre mercredi le conservateur Daily Telegraph, tandis le populaire Daily Mail se demande si «la fête est finie pour le Premier ministre».
S'il continue de refuser de partir, un vote de défiance au sein du parti, nécessitant 54 lettres pour être déclenché, suffirait à le renverser. Peu probable dans l'immédiat, cette option n'est cependant plus taboue chez les conservateurs, peu enclins à s'embarrasser de dirigeants dans la tourmente et qui pourraient lui préférer le ministre des Finances Rishi Sunak ou la cheffe de la diplomatie Liz Truss.
Si cette crise autour du respect des règles apparaît comme la plus grave Pour Boris Johnson, elle est loin d'être la première. Il a déjà été confronté aux tempêtes provoquées par le déplacement à travers l'Angleterre en plein confinement de son ex-conseiller Dominic Cummings et son ex-ministre de la Santé Matt Hancock avait dû démissionner après avoir été filmé embrassant une collaboratrice, au mépris des règles anti-Covid. (ats/arz)