Kherson, au sud de l'Ukraine, toujours en main russe malgré une poussée ukrainienne, était dimanche «sans électricité ni eau», et le barrage de Kakhovka, dans la même région, «endommagé».
Vladimir Saldo, le chef de l'administration régionale de Kherson, installée par Moscou, a assuré à la télévision russe Rossiya-24 que «des électriciens sont déjà partis pour effectuer des travaux de réparation, et l'alimentation électrique devrait être de retour aujourd'hui» dimanche:
De son côté, le chef de l'administration militaire ukrainienne de la région de Kherson, Yaroslav Yanouchevytch, a déclaré que «l'armée russe a fait exploser des lignes à haute tension» sur une longueur de 1,5 km à Berislav:
Selon un représentant des services d'urgence de la région de Kherson, cité par les agences de presse russes, «plus de 10 localités de la région sont (actuellement) sans courant».
Kherson, la principale ville ukrainienne prise par les forces russes depuis février, est aujourd'hui transformée en «forteresse» par celles-ci face à des troupes ukrainiennes qui se rapprochent depuis plusieurs semaines.
Les militaires ukrainiens n'ont jusqu'ici que très rarement touché les infrastructures énergétiques civiles dont les Russes se sont emparés dans les territoires annexés, visant plutôt les lignes d'approvisionnement de l'armée russe.
La Russie, pour sa part, a détruit environ 40% des infrastructures énergétiques ukrainiennes, ce qui a entraîné de nombreuses coupures d'électricité et d'eau dans de nombreux endroits, dont la capitale Kiev.
Plus tôt dimanche, le barrage de Kakhovka, situé à 60 km à vol d'oiseau de Kherson et sous contrôle russe, a été atteint par un autre missile ukrainien, selon les autorités d'occupation russes. L'état-major ukrainien a assuré de son côté qu'à Kakhovka, «une attaque (ukrainienne) a été menée contre un bâtiment abritant jusqu'à 200 soldats ennemis» et que les Russes «cachent avec précaution les conséquences de cette attaque».
Le barrage hydroélectrique de Kakhovka, aménagé le long du Dniepr, permet notamment d'alimenter en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou.
Cité par les agences russes, Rouslan Agaïev, représentant de l'administration installée par Moscou à Nova Kakhovka, le village où est situé cet ouvrage, a assuré que la frappe «n'a pas causé de dégâts critiques».
Les Himars, des systèmes américains d'artillerie de précision, sont utilisés depuis juillet en Ukraine après que les Etats-Unis en aient livré à Kiev, permettant notamment à l'armée ukrainienne d'effectuer des frappes plus précises qu'avec les armes soviétiques dont elle disposait jusque-là.
Le risque de frappes sur cette installation stratégique est brandi depuis octobre par les Ukrainiens et les Russes, qui s'accusent mutuellement de mettre en danger la vie de «milliers» d'habitants dans cette partie de la région où les troupes de Kiev progressent depuis septembre.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait accusé Moscou, il y a deux semaines, d'avoir «miné le barrage», l'un des plus grands en Ukraine. «Des mensonges», ont réagi les autorités d'occupation russes.
Ces trois derniers jours, ces dernières ont procédé, dans les villages autour du site, à des «évacuations» de civils face à une «possible attaque au missile» sur le barrage dont la destruction entraînerait «l'inondation de la rive gauche» du Dniepr, selon les autorités locales.
Kiev a condamné, à plusieurs reprises, ces «déportations» d'habitants de la région vers des territoires moins exposés aux combats, voire vers la Russie elle-même.
Sur le terrain, un Taïwanais de 25 ans, engagé volontaire contre les forces russes, a été tué au combat. Il s'agit de la première victime connue originaire de Taïwan depuis le début de l'invasion du territoire ukrainien, a annoncé le ministère des Affaires étrangères à Taipei.
En déplacement à Bahreïn, le pape François a finalement dit prier dimanche pour «l'Ukraine si martyrisée et pour que cette guerre finisse», après plus de huit mois de conflit. (ats/jch)