L'info a été révélée par les médias américains ce mercredi: après de longues hésitations, les Etats-Unis vont finalement fournir à l'armée ukrainienne une batterie de missiles Patriot. Il s'agit d'une arme particulièrement sophistiquée et efficace, qui pourrait marquer un engagement accru du Pentagone dans le conflit.
L'envoi de ces systèmes à Kiev, pas encore officiellement confirmé, serait une aubaine pour le pays, qui dispose actuellement d'une faible capacité de défense contre les missiles balistiques, commente The Drive.
La nouvelle a bien évidemment été accueillie avec joie en Ukraine. «Eh bien... que puis-je dire. Dieu bénisse l'Amérique», a par exemple tweeté le reporter Illia Ponomarenko. Elle n'a pas non plus échappé au sulfureux Igor Guirkine.
L'ancien chef militaire des séparatistes du Donbass et ultra-nationaliste russe n'a, en effet, pas loupé l'occasion de critiquer son propre camp.
Au fil des derniers mois, celui qui a joué un rôle dans l'annexion de la Crimée est de plus en plus critique au sujet de la gestion de l'«opération militaire spéciale» de Poutine. Concernant l'envoi des missiles Patriot, Guirkine a écrit sur Telegram:
Igor Guirkine fait ici allusion à la stratégie de Vladimir Poutine dans l'est de l'Ukraine, où les mercenaires de Wagner sont en train de bâtir des fortifications. Ces lignes de défense sont composées par des «dents de dragons», à savoir des blocs de béton pyramidaux – d'où le mot «pyramide» employé par l'ultra-nationaliste russe. «Sourovikine» fait référence à Sergueï Sourovikine, le commandant chargé des opérations russes en Ukraine.
Autrement dit, Igor Guirkine se moque de l'armée russe. Celui qui vient de passer deux mois sur le front ne partage pas la stratégie du Kremlin. Comme le rapporte ce mercredi le Ministère britannique de la défense:
Pour les autorités britanniques, «ses commentaires mettent en lumière le débat tendu sur la conduite de la guerre qui se poursuit au sein de la communauté de sécurité russe».
Guikrine a également déclaré que ses expériences récentes avaient révélé une «crise de la planification stratégique» dans l'opération russe en Ukraine. (asi)