Le parti Russie Unie de Vladimir Poutine s'orientait dimanche soir vers une majorité claire au Parlement. Les deux géants de la tech américaine auraient cédé à de fortes pressions de la part du pouvoir russe, dont des menaces de représailles contre leurs salariés.
A la fermeture des bureaux de votes, la formation au pouvoir récoltait 46.11% des voix, selon des résultats portant sur la moitié des bureaux de vote. Ces élections avaient été précédées par des mois de répression qui ont conduit à la mise à l'écart de la quasi-totalité des opposants anti-Poutine.
Les autorités ont également mis la pression sur Apple et Google qui ont fini par supprimer vendredi de leurs boutiques l'application du mouvement de Navalny donnant des consignes de vote:
Leonid Volkov, responsable exilé de l'opposition, a accusé Apple et Google de «censure» et de «céder au chantage» du Kremlin en supprimant le logiciel de leurs boutiques.
Les partisans de Navalny, emprisonné depuis son retour en janvier en Russie après un empoisonnement qu'il attribue au Kremlin, étaient bannis du scrutin après que leur organisation a été classée «extrémiste» par la justice.
Ils accusaient également les autorités de falsification massives lors du décompte nocturne des voix, dénonçant la «faillite morale» du pouvoir.
Ce mouvement s'est félicité du résultat de son appel au «vote intelligent», au regard des gains communistes, mais que du coup les autorités s'efforçaient de trafiquer, selon les partisans de Navalny. «Il est clair que Russie Unie a essuyé une défaite cinglante», a dénoncé, sur la chaine YouTube Navalny-Live, Léonid Volkov, un proche exilé de l'opposant.
Cependant, le parti de Poutine est miné par les affaires de corruption, souvent révélées d'ailleurs par le mouvement de Navalny. En outre, les Russes ont vu leur niveau de vie s'effriter ces dernières années, une réalité qui s'est accélérée avec la pandémie de coronavirus.
Cette image très écornée ne menace cependant pas Vladimir Poutine qui reste populaire. «Nous croyons tout simplement en lui», résume Anna Kartachova, une moscovite de 50 ans (ats/jch)