L'une des conséquences de la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui fait rage depuis le 24 février 2022? La pénurie de munitions et autre matériel de combat dans les deux camps. En effet, comme l'explique Le Monde, Kiev et Moscou doivent désormais trouver de nouvelles sources d'approvisionnement. Mais vers qui se tourner? Explications.
Selon le site Korii, les officiels ukrainiens et occidentaux notent que les armées de Vladimir Poutine commencent à manquer de munitions de précision, ce qui explique notamment leur usage de S-300 (conçus pour la défense anti-aérienne) sur des cibles au sol. La Russie s'est donc tournée vers la Corée du Nord et serait prête à passer commande de «millions d'obus et de roquettes» auprès de Pyongyang. Le ministre nord-coréen des affaires étrangère aurait d'ailleurs déclaré:
Mais la Corée du Nord n'est pas le seul pays à venir en aide à Vladimir Poutine. Selon Le Monde, l'Iran a fourni des drones d'attaque au sol, comme par exemple le Shahed-129, un engin qui peut voler jusqu’à 24 heures d’affilée. Le ministère américain de la défense précise cependant que ces drones n'ont pas encore été envoyés sur le front et connaîtraient de nombreuses pannes, que les Russes tentent de résoudre.
L'Ukraine tire, quant à elle, des obus d'origine pakistanaise. Preuves vidéos à l'appui: des soldats ukrainiens utilisent des projectiles de 122 mm qui portent l’inscription Pakistan Ordnance Factories (POF), le principal fabricant d’armes d’Islamabad. Le média français explique que la vente de ces obus «fait partie d'un accord triangulaire entre les Etats-Unis et le Pakistan, sur fond de versement anticipé d’un prêt de 1,17 milliard de dollars du FMI». Le soutien américain à cette aide financière, débloquée cet été, «aurait comporté plusieurs conditions classées confidentielles, parmi lesquelles la vente d’obus au profit de l’armée ukrainienne».
Cette situation n'étonne toutefois pas les experts, au vu du rythme infernal des combats (la Russie écrase quotidiennement quelques 60 000 obus). De plus, l'armée de Vladimir Poutine puise dans les arsenaux hérités de l'ère soviétique, dont le niveau et l’état sont difficiles à appréhender. L'Ukraine opère toutefois depuis cet été une campagne de destruction des munitions russes, qui s'avère très efficace.
L'Ukraine compose également avec un armement qui date de l'époque où elle faisait partie de l'URSS. Une partie des armes ne remplit toutefois plus les standards de l'OTAN: par exemple, les soldats tirent avec des projectiles d'un calibre de 152 mm, alors que les standards actuels sont de 155 mm.
Le média français rappelle aussi que Moscou souffre des effets de l’embargo sur les livraisons d’armes et composants militaires, imposé par les Etats occidentaux depuis 2014 et l’annexion de la Crimée. Un dispositif qui a été renforcé après le 24 février. Selon les analystes militaires, cette pénurie serait une autre raison pour laquelle la Russie se tourne vers des pays tiers pour regarnir son arsenal. (ag)