Maria Ponomarenko, âgée de 44 ans, a été reconnue coupable de «diffusion de fausses informations» sur l'armée, a indiqué le Comité d'enquête russe, chargé des principales investigations criminelles en Russie, après avoir dénoncé sur Instagram la guerre menée par Moscou en Ukraine. Il s'agit d'un nouvel exemple de la répression des voix critiques du conflit.
A court sentenced journalist Maria Ponomarenko to six years in prison for her post about the air strike on the Drama Theater in #Mariupol
— NEXTA (@nexta_tv) February 15, 2023
She was found guilty of "fakes about the army". pic.twitter.com/4ev7qEtuUN
La journaliste a été condamnée par un tribunal de Barnaoul, dans la région sibérienne de l'Altaï, où elle travaillait pour un site d'informations, RusNews.
Cette infraction, introduite après le début de l'assaut sur l'Ukraine, a déjà été utilisée à plusieurs reprises pour condamner à de lourdes peines de prison des personnes ayant critiqué publiquement le conflit.
Selon l'ONG spécialisée OVD-Info, elle était poursuivie pour avoir publié en mars 2022, peu après l'offensive du 24 février, un message sur le réseau social Instagram dénonçant le bombardement du théâtre de la ville ukrainienne de Marioupol, alors assiégée par l'armée russe. Kiev a accusé Moscou d'avoir tué des centaines de civils lors de ce bombardement, des accusations rejetées par les autorités russes.
Maria Ponomarenko avait été arrêtée en avril, à Saint-Pétersbourg, puis transférée à Barnaoul. Son avocat affirme que son état psychologique s'est dégradé en détention et qu'il avait demandé, en vain, son transfert en hôpital psychiatrique.
En septembre, selon OVD-Info, elle avait cassé la vitre de sa cellule, car cette dernière était trop opaque et l'empêchait de voir le soleil et le ciel. Comme punition, elle avait été placée en cellule disciplinaire pendant une semaine. Dans la foulée, elle avait fait une tentative de suicide.
La journaliste russe Maria Ponomarenko, emprisonnée pour un article mentionnant l'aviation russe comme responsable du bombardement du théâtre dramatique de Marioupol, s'est ouvert les veines
— Emmanuel Grynszpan (@EmGryn) September 19, 2022
Toujours selon OVD-Info, en novembre, la journaliste avait été assignée à résidence au domicile de son ex-mari. Après une dispute avec ce dernier, fin janvier, elle s'était rendue dans un commissariat et avait été à nouveau placée en détention provisoire.
(ats/acu)