Incarcéré dans une colonie pénitentiaire, Alexeï Navalny a annoncé mercredi une grève de la faim. Il dénonce l'absence d'accès à des soins et une «torture» par privation de sommeil.
«Je déclare une grève de la faim pour demander l'application de la loi et pour qu'on laisse un médecin venir me voir», a écrit sur son compte Instagram l'opposant russe. Il dit souffrir de douleurs au dos et aux jambes.
Навальный объявил голодовку. Много раз, когда голодали другие, Алексей говорил, что не может себе представить, что сам на такое пойдёт. Называл это радикальным политическим жестом, который можно совершать, только когда готов идти до конца. Такой момент для него очевидно настал. pic.twitter.com/EKZRnUoGt3
— Maria Pevchikh (@pevchikh) March 31, 2021
«Qu'est-ce que je peux faire d'autre? J'ai le droit de faire venir un docteur et de recevoir des médicaments. On ne me donne bêtement ni l'un, ni l'autre», a-t-il poursuivi. Cette annonce intervient alors que ce féroce critique du Kremlin a affirmé la semaine dernière que sa santé se détériorait.
Victime d'un empoisonnement à un agent neurotoxique en août dernier, il en impute la responsabilité au Kremlin, qui rejette toute implication.
Militant anti-corruption et critique féroce du président Vladimir Poutine, il a été arrêté en janvier, sitôt rentré en Russie de l'Allemagne où il était en convalescence.
En février, il a été condamné à deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude datant de 2014, que lui-même, les ONG et de nombreuses capitales occidentales jugent politique.
La semaine dernière, ses proches ont dit craindre pour sa santé en détention. L'administration pénitentiaire a pour sa part estimé qu'il se trouvait dans un état «satisfaisant».
Mercredi, Alexeï Navalny a affirmé qu'il souffrait également maintenant de la jambe gauche.
Il a également réaffirmé être victime de «torture par privation de sommeil», assurant être réveillé «huit fois par nuit» lors de contrôles de ses geôliers.
Lundi, Alexeï Navalny a également affirmé sur Instagram avoir reçu plusieurs avertissements depuis son incarcération, ce qui l'expose à un possible placement en cellule disciplinaire. (ats)