Croyez en vos rêves, qu'ils disent. Pour ce jeune Russe de la ville sibérienne de Chita, les rêves mènent tout droit au tribunal. Du moins certains songes et notamment ceux qui mettent en scène l'ennemi numéro un de Vladimir Poutine.
Il y a quelques jours, Ivan Losev, 26 ans, décidait de raconter un rêve étrange sur son compte Instagram, dans lequel Volodymyr Zelensky en personne tient le rôle principal. Mobilisé sous les drapeaux russes, Ivan est envoyé dans un camp d'entraînement. Soudain (on vous rappelle que c'est un rêve), l'armée ukrainienne fait irruption parmi les jeunes recrues russes avec l'objectif de zigouiller tout le monde.
Ivan raconte ensuite que Zelensky semblait vouloir épargner les Russes qui n'étaient pas totalement pro-Poutine. A un moment donné, le président ukrainien s'approche du jeune homme pour lui glisser dans l'oreille: «Oh, j'adore vos histoires sur Instagram, gloire à l'Ukraine!» Entrevoyant la possibilité de survivre, Ivan Losev lui renvoie en bombant le torse et du tac au tac: «gloire aux héros!»
En épilogue de cette histoire rocambolesque, Ivan Losev va jusqu'à demander à Volodymyr Zelensky la possibilité de lui voler un petit selfie pour la route. Ce à quoi le président répond: «Oui, tu peux.» Simple, basique, normal quoi.
Ivan Losev, qui tient notamment un sauna à Chita, n'a jamais imaginé que le FSB (service des renseignements russe) Zabaikalsk, colonie située à 400km de son domicile, puisse surveiller ses publications sur les réseaux sociaux. D'autant qu'il n'a jamais été tendre avec la mobilisation partielle décidée par le Kremlin. Ivan avoue simplement, notamment pour le média Radio Liberty, que ses abonnés «ont ri et dit que c'était un rêve cool». La propagande du Kremlin? Très peu pour lui. S'il n'a pas encore fui la Russie, il avoue qu'il pourrait y penser dans un futur proche.
Reste que son rêve à propos de Zelensky lui a valu une condamnation par la justice russe, le 10 décembre dernier, et 30 000 roubles d'amende (450 francs suisses). Principalement pour avoir jeté le «discrédit» sur l'armée russe en public. Et s'il rencontrait un jour Zelensky dans la vraie vie? «Je lui demanderai un selfie, évidemment!»
(fv)