Nagaenthran K. Dharmalingam, 21 ans au moment de son arrestation, transportait avec lui un paquet d’héroïne pesant quelque 43 g – l’équivalent d’environ «trois cuillères à soupe», selon Le Parisien. Le jeune homme a été condamné l'année suivante à la pendaison, dans le pays-Etat où la législation sur les drogues fait partie des plus strictes au monde.
Pendant plus de dix ans, Nagaenthran K. Dharmalingam a multiplié les recours en justice. Sans succès: tous ont été rejetés par les tribunaux. De même que ses appels à la clémence ont été rejetés par le président de Singapour.
La condamnation avait entraîné des critiques sévères de la part de la communauté internationale, notamment en raison de la déficience intellectuelle du condamné. En effet, ses soutiens ont affirmé qu’il avait un QI de 69 – soit un niveau suffisamment bas pour être reconnu comme un handicap. Selon ses proches, Dharmalingam avait commis ce crime sous la contrainte. Initialement prévue en novembre dernier, la pendaison avait été reportée après un ultime appel, au motif que l’exécution d’une personne souffrant d’un handicap mental est contraire au droit international.
Nagaenthran K. Dharmalingam, 34 ans, a finalement été exécuté mercredi au petit matin, a annoncé sa soeur Sarmila Dharmalingam. «Il est incroyable que Singapour ait procédé à l’exécution malgré les appels internationaux à épargner sa vie», a-t-elle déclaré, depuis la Malaisie. «Nous sommes extrêmement attristés par l’exécution de notre frère et la famille est en état de choc».
Après une interruption de plus de deux ans, Singapour a repris les exécutions le mois dernier, avec la pendaison d’un autre condamné pour trafic de drogue. Les militants contre la peine de mort craignent à présent que les autorités ne se lancent dans une vague de pendaisons, plusieurs autres condamnés à mort ayant récemment vu leur appel rejeté. (afp/mbr)