La justice française a condamné, vendredi, Valérie Bacot à une peine symbolique de quatre ans de prison, dont trois avec sursis, pour l'assassinat de son mari proxénète. Cette peine lui permet de sortir libre du tribunal, ayant déjà passé un an en détention provisoire.
La cour d'assises de Saône-et-Loire est allée plus loin dans la clémence que l'avocat général. Celui-ci avait requis à l'encontre de l'accusée une peine modérée de cinq ans de prison, dont quatre avec sursis, qualifiant de «victime» celle qui a été violée, battue et prostituée pendant des années par son mari tyrannique. Beaucoup de monde s'était mobilisé pour soutenir l'accusée, par ici pour un rappel des faits 👇.
Un tonnerre d'applaudissements a éclaté à la lecture du verdict, certains proches de l'accusée fondant en larmes. Lisant les motivations de la cour et du jury, la présidente Céline Therme a souligné qu'ils avaient retenu «la terreur» dans laquelle a vécu Bacot et les «multiples traumatismes de son enfance».
«Valérie Bacot ne pouvait pas prendre la vie de celui qui la terrorisait», mais il faut «fixer l'interdit sans réincarcérer», avait estimé, dans ses réquisitions, l'avocat général Eric Jallet, soulignant que ses quatre enfants avaient «besoin» de leur mère.
La défense avait estimé qu'une condamnation, si clémente soit-elle, serait de trop pour Valérie Bacot.
Le procès, ouvert lundi, a dépeint les violences extrêmes subies par Valérie Bacot et sa peur de les voir se perpétuer à l'encontre de sa propre fille, Karline, qui avait 14 ans au moment des faits.
Des experts, psychiatre et psychologue, ont souligné que l'accusée n'avait aucune autre «échappatoire» que de «faire disparaître» son mari, tant elle souffrait de son «emprise permanente» et de sa «surveillance» très serrée, qui l'empêchait d'aller porter plainte. (jah/ats)