En décembre, et comme la tradition l'exige, on sort les boules de Noël, la carte de crédit, les best of vaseux et... le titre de «personnalité de l'année». Avec les années, la plus grande opération marketing du Time est rapidement devenue aussi politique que sensible.
On ne parle évidemment pas (seulement) des célèbres choix controversés, d'Adolf Hitler en 1938 à Joseph Stalin en 1939 (et 1942). Le magazine avait d'ailleurs justifié la nomination du dictateur allemand par le fait que ce ne sont pas des fleurs qui sont jetées sur un héros (on parlait à l'époque d'«homme de l'année»).
Vladimir Poutine, aujourd'hui en pleine agression de l'Ukraine avait été couronné «personnalité de l'année» en 2007, pour avoir «réussi à replacer la Russie à la table des puissances mondiales et à lui apporter la stabilité». Si l'on en croit le modus operandi du concours, selon son fondateur Henry Luce, le maître du Kremlin pourrait donc très bien se retrouver «couronné» en cette année de guerre sanglante.
Sinon, avant de passer à la shortlist de 2022, on peut encore rappeler que tous les présidents des Etats-Unis ont été, au moins une fois, la personnalité de l'année du Time. A l'exception de Calvin Coolidge, qui dirigeait le pays pile au moment de la naissance de l'opération, en 1927. Même Donald Trump, qui fut malgré tout crédité «président des Etats divisés d'Amérique».
Alors que le verdict est attendu pour mercredi, la liste des derniers prétendants vient de sortir du four. Au lieu de bêtement aligner des noms, on vous propose de voter parmi dix candidats: trois femmes, trois institutions et quatre hommes.
Dans les papables, on retrouve par exemple MacKenzie Scott, considérée comme la «philanthrope de l'année». L'ex-femme de Jeff Bezos a, jusqu'ici, donné plus de treize milliards de dollars à des œuvres de bienfaisance. Elle s'est engagée à léguer la majeure partie de sa fortune.