La COP26 s'achève sur un accord, atténué, toutefois, de dernière minute. Elle appelle à accélérer les efforts vers «une réduction progressive» plutôt que vers «une sortie» d'une partie du charbon. La Suisse est furieuse et l'a dit par la voix de sa ministre Simonetta Sommaruga.
Après près de deux semaines, tout s'est joué samedi pour les 200 Etats présents à Glasgow. Des pays qui recourent au charbon, comme l'Inde et la Chine, ont torpillé le projet de déclaration, pourtant déjà atténué sur cette question tout au long de la semaine. «Difficile de savoir» si ces deux pays auraient fait échouer tout le paquet de Glasgow s'ils n'avaient pas obtenu satisfaction, selon la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga.
Les efforts ne devront être menés que pour «réduire» le charbon sans système de captation de CO₂, plutôt que vers son «élimination», et pour une sortie de subventions «inefficaces» aux énergies non renouvelables. Simonetta Sommaruga (ici à Glasgow 👇), au nom de son groupe de négociation de six pays, a dénoncé une manœuvre de dernière minute inacceptable et un manque de «transparence» de la présidence britannique de la COP.
Le chef de la délégation suisse, l'ambassadeur Franz Perrez, fait, lui, remarquer que la présidence a davantage cherché à contrôler les négociations que lors des précédentes COP.
Selon Sommaruga, comme pour de nombreuses ONG, cette atténuation sur le charbon, mentionnée malgré tout pour la première fois aussi clairement, ne suffira pas pour limiter le réchauffement à 1,5°C d'ici 2100. Le premier ministre britannique Boris Johnson avait affiché son souhait d'un compromis qui maintienne comme possible cet objectif.
Le paquet «fait vraiment avancer les choses pour tout le monde», a affirmé le président de la COP26 Alok Sharma. Il a aussi estimé que le mandat donné à son chef de gouvernement était honoré. Mais, fait rarissime, il a officiellement présenté à la tribune «ses excuses» pour la procédure, admettant à demi-mot les critiques suisses.
Dans la déclaration finale, l'objectif de 1.5°C, 2°C maximum, est réaffirmé. Les Etats devront oeuvrer à une réduction de 45% de leurs émissions d'ici 2030 par rapport à 2010 et à une neutralité carbone d'ici 2050. Problème, la Chine et l'Arabie saoudite ne prévoient celles-ci que pour 2060, et l'Inde pour 2070.
Les Etats devront revenir dès l'année prochaine avec des ambitions plus élevées pour s'aligner avec les objectifs de l'Accord de Paris. Mais là aussi, des «circonstances nationales particulières» sont prévues dans le document final. «Le plus important est décalé» d'un an, déplore le WWF Suisse. (jah/ats)