Flottille pour Gaza: Un Vaudois refuse de manger, Pagani disparu
Alors que dix suisses sont toujours coincés en Israël, neuf ressortissants de la Confédération sont sur le chemin du retour en Suisse.
Un premier groupe de 21 Espagnols, parmi les 49 à bord de la flottille d'aide à Gaza interceptée cette semaine par Israël, devrait également rentrer en Espagne ce dimanche, a annoncé le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares.
«Nous sommes parvenus à un accord avec Israël pour que, si rien ne vient perturber nos plans, un premier groupe de 21 ressortissants espagnols puisse quitter Tel-Aviv aujourd'hui même (dimanche, ndlr) et arriver en Espagne», a affirmé Albares lors d'un entretien téléphonique avec la télévision publique espagnole.
La flottille Global Sumud est partie de Barcelone au début du mois de septembre avec pour objectif de rompre le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, et de livrer de l'aide humanitaire au territoire palestinien. Mais elle a été interceptée cette semaine par la marine israélienne.
Parmi les membres de la flottille, composée de militants de tous pays, à l'instar de la Suédoise Greta Thunberg ainsi que de différentes personnalités politiques, figure notamment l'ancienne maire de Barcelone, Ada Colau.
Neuf activistes suisses rapatriés
Des centaines de militants à bord de ces bateaux ont été arrêtés par les forces israéliennes et attendent d'être expulsés. Parmi eux, 137 militants de treize pays se sont envolés samedi pour Istanbul.
Le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) de la Confédération a confirmé le rapatriement des neuf activistes suisses, qui sont arrivés à Istanbul après avoir été expulsés d’Israël par avion. Le consulat général de Suisse les y a accueillis. D'après Berne, tous sont en bonne santé. Ils devraient être de retour dimanche en Suisse.
Au total, 19 Suisses se trouvaient à bord des bateaux de la flottille. Dix autres Suisses sont donc encore coincés en Israël, ayant refusé de signer un document reconnaissant leur «entrée illégale» dans le pays — ce qui serait la condition de possibilité de leur rapatriement.
Prof vaudois engrève de la faim
Parmi les ressortissants de la Confédération toujours emprisonnés en Israël — car ils auraient refusé de signer la fameuse déclaration — figure un prof vaudois, relaie le «SonntagsBlick».
Timothée Crettenand a entamé une grève de la faim dans la prison israélienne de Ktzi'ot, lit-on dans les colonnes de nos confrères.
Selon l’association Waves of Freedom, qui a organisé la délégation helvétique, le lausannois a recours à une «arme politique non violente pour protester contre une arrestation illégale et arbitraire». Pour rappel, l’organisation affirme que les activistes ont été «enlevés» en eaux internationales. Israël, de son côté, invoque un geste de provocation et pointe du doigt le blocus maritime en vigueur depuis 2007.
L'enseignant lausannois de 36 ans est détenu dans la plus grande installation carcérale du pays, qui se trouve dans le sud d'Israël. Elle est souvent dénoncée pour ses conditions de détention inhumaines.
Une équipe de l'ambassade de Suisse à Tel-Aviv s'est rendue dimanche pour une deuxième visite au centre de détention de Ktzi'ot, a indiqué dimanche matin le DFAE à Keystone-ATS.
Elle a pu rencontrer et s'entretenir avec les dix ressortissants suisses, qui sont «relativement en bonne santé, comme tenu des circonstances». Le DFAE précise rester en contact avec les autorités israéliennes et les avocats des détenus, qui sont chargés d'informer les familles. Aucune date sur le retour en Suisse des activistes n'est annoncée par les services du conseiller fédéral Ignazio Cassis.
Toujours pas de nouvelles de l'ex-maire de Genève
Parmi les Suisses encore détenus en Israël se trouve l’ancien maire de Genève, Rémy Pagani. Son parti, l’Union populaire, reste sans nouvelles de sa part à ce jour. «Notre dernier contact avec lui remonte au 1er octobre à 23h45», a-t-il indiqué samedi dans un communiqué, exprimant son inquiétude.
Déplore le parti de gauche.
Peut-on encore lire dans la missive, qui dénonce aussi l’attitude du DFAE. Affirmant que celle-ci «n’a rien de rassurant. La collaboration est extrêmement difficile, y compris pour obtenir des informations simples et urgentes», comme le relève notre consoeur de 20 minutes.
dg avec ats