L'Autorité syrienne des ports a déclaré dans un communiqué que «le premier navire transportant du blé depuis la chute de l'ancien régime est arrivé aujourd'hui au port de Lattaquié», dans l'ouest du pays, «avec à son bord 6600 tonnes de blé».
Le communiqué, publié sur sa page Facebook, ne précise pas la provenance du blé.
Cependant, l'Autorité des ports a publié une photo du navire qui, selon le site Marine Traffic, bat pavillon russe et avait quitté le port russe de Rostov-sur-le-Don ce mois-ci.
«Cette cargaison s'inscrit dans les efforts en cours pour (...) renforcer la sécurité alimentaire», a ajouté cette instance, en annonçant «l'arrivée prochaine d'autres produits vitaux».
L'agence de presse officielle Sana a également fait état de l'arrivée de cette cargaison, sans fournir plus de détails.
Avant le début de la guerre civile en 2011, déclenchée par la répression de manifestations prodémocratie, la production de blé atteignait en moyenne 4,1 millions de tonnes par an, suffisant à couvrir la demande locale.
Les récoltes ont ensuite chuté, rendant le pays de plus en plus dépendant des importations, notamment en provenance de la Russie, alliée de Bachar al-Assad.
Un ancien responsable du port de Lattaquié a indiqué sous couvert d'anonymat qu'avant décembre 2024, la Syrie recevait «au moins une cargaison de blé russe à peu près chaque mois».
«Neuf Syriens sur dix vivent dans la pauvreté et font face à l'insécurité alimentaire», avait indiqué en février le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).
«En 2024, la production nationale de blé ne devait couvrir que 65% des besoins» du pays, ajoutait le Pnud.
Les nouvelles autorités syriennes, issues de groupes rebelles islamistes qui ont pris le pouvoir le 8 décembre, réclament la levée des sanctions imposées à l'époque de Bachar al-Assad – celles-ci n'incluent pas le blé – afin de relancer une économie sinistrée et soutenir la reconstruction du pays. (ats)