Taïwan a présenté mercredi 17 août son avion de combat le plus avancé, le F-16V, de fabrication américaine et équipé de missiles, au cours d'une rare démonstration nocturne. Celle-ci intervient après les manoeuvres militaires sans précédent que la Chine vient d'effectuer au large de ses côtes.
Pékin a procédé à plusieurs jours d'exercices aériens et maritimes dans le détroit de Taïwan ce mois-ci, en lien avec la visite, début août, de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, dans l'île, suivie deux semaines plus tard par celle d'une délégation du Congrès.
Taïwan a réalisé ses propres manoeuvres pour simuler une défense contre une invasion de la Chine. Mercredi, un chasseur F-16V (une version améliorée et beaucoup plus sophistiquée des autres F-16, qui datent des années 1990) a été chargé avec un missile antinavire de fabrication américaine, dans le cadre d'un exercice de «préparation au combat», sur une base aérienne du comté de Hualien, dans l'est de son territoire.
Six F-16V, dont deux armés de missiles, ont par la suite décollé pour des missions de reconnaissance de nuit et d'entraînement, selon l'armée de l'air taïwanaise. Elle explique dans un communiqué:
Taïwan vit sous la constante menace d'une intervention militaire de la Chine. Elle revendique sa souveraineté sur cette île, qui jouit d'un régime démocratique dont elle est prête à s'emparer par la force si nécessaire.
Taïpeï a accusé Pékin d'avoir utilisé le récent voyage de Nancy Pelosi comme un prétexte pour entamer des manoeuvres qui lui permettraient de faire une répétition en vue d'une invasion.
L'île a modernisé sa flotte vieillissante de chasseurs ces dernières années, sur fond de craintes croissantes d'une action militaire de la Chine et de pression constante exercée via des incursions chinoises plus fréquentes dans sa zone d'identification de défense aérienne.
En novembre 2021, un premier escadron de F-16V a été déployé par les forces aériennes taïwanaises. L'accord sur la livraison de tels appareils a été approuvé par le gouvernement du président américain de l'époque, Donald Trump, et son successeur Joe Biden a maintenu un soutien similaire à Taïpeï. (ats)