Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine le 24 février, plusieurs groupes automobiles allemands et occidentaux ont déjà annoncé leur retrait du marché russe.
Le géant automobile mondial Toyota a annoncé jeudi la suspension «jusqu'à nouvel ordre» de sa production en Russie à partir de vendredi. La marque va également suspendre ses importations dans en Russie.
Son usine de Saint-Pétersbourg a produit 80 000 véhicules l'an dernier, essentiellement pour le marché local, et emploie «environ 2600 personnes», a précisé à l'AFP une porte-parole de Toyota, dont les ventes en Russie sont marginales à l'échelle du groupe.
Le constructeur invoque des «perturbations de la chaîne d'approvisionnement». Lesquelles sont liées à l'invasion de l'Ukraine par Moscou et aux sanctions internationales qui se sont abattues depuis sur la Russie, a confirmé cette porte-parole.
Toyota a déclaré dans son communiqué «suivre les développements en cours en Ukraine avec une grande inquiétude pour la sécurité de la population ukrainienne» et «espérer un retour à la paix le plus rapidement possible».
D'autres constructeurs automobiles nippons ont également suspendu ou réduit leurs activités en Russie, bien que leur exposition à ce marché soit limitée.
Mazda va ainsi cesser d'envoyer des pièces à son usine de Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, qu'il exploite avec la société automobile locale Sollers. «La situation change de jour en jour et les incertitudes et les risques pour notre activité augmentent», a justifié un porte-parole du groupe jeudi auprès de l'AFP. Mazda a vendu l'an dernier 29 000 véhicules en Russie via sa coentreprise avec Sollers, a-t-il précisé.
«Toutes les exportations de produits de Honda vers la Russie ont été suspendues jusqu'à nouvel ordre», a déclaré à l'AFP une porte-parole de cet autre constructeur japonais, en invoquant les «défis» posés par la logistique et les sanctions financières internationales contre Moscou. Mais Honda a exporté à peine 3000 voitures et deux-roues l'an dernier vers ce pays, où il n'a pas d'usine.
En fonction de l'évolution des approvisionnements et de l'impact des sanctions contre la Russie, Mitsubishi Motors, qui exploite une usine près de Moscou avec le géant franco-italo-américain Stellantis, n'exclut pas de suspendre sa production et ses ventes dans le pays, où il a vendu l'an dernier 21 000 véhicules, a signalé jeudi à l'AFP un porte-parole de la marque.
Une porte-parole de Nissan, qui dispose lui d'une usine à Saint-Pétersbourg ayant produit 45 000 véhicules en 2021, a indiqué jeudi à l'AFP que la production sur place continuait pour le moment.
Le constructeur allemand Mercedes-Benz avait déjà annoncé mardi un arrêt provisoire de ses exportations vers la Russie «en raison de la situation géopolitique actuelle». Jeudi, il a décidé officiellement de stopper ses exportations et de suspendre leur fabrication dans le pays.
«Mercedes-Benz va suspendre jusqu'à nouvel ordre les exportations de voitures particulières et de monospaces vers la Russie ainsi que la fabrication locale en Russie», a déclaré mercredi l'entreprise dans un communiqué.
Le plus grand constructeur de camions au monde, Daimler Truck, a en outre mis fin à sa collaboration avec le constructeur automobile russe Kamaz - ce dernier fabrique également des chars.
Le constructeur américain Ford a aussi annoncé mardi cesser ses activités avec son partenaire en Russie. (mbr/ats)