Le déploiement de plus de 100 000 hommes dans le voisinage de l'Ukraine laissait craindre une invasion depuis des semaines. Aujourd'hui, Moscou semble vouloir les faire rentrer au bercail. Résumé de la situation en quatre points.
L'annonce du rappel des troupes intervient alors que le chancelier allemand Olaf Scholz est à Moscou pour rencontrer, cet après-midi, le président russe Vladimir Poutine et désamorcer la crise.
«Nous avons toujours dit qu'après l'achèvement des exercices (...), les troupes retourneront dans leurs garnisons d'origine. C'est ce qui se passe aujourd'hui, c'est le processus habituel», a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
La Russie n'a donné aucune indication quant au nombre de forces concernées et au calendrier du retrait.
Kiev a de son côté salué l'union de l'Ukraine et de ses alliés occidentaux, qui ont empêché une «escalade» russe. «Ensemble, avec nos partenaires, nous avons réussi à empêcher toute nouvelle escalade de la part de la Russie», a déclaré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.
Les députés russes ont pour leur part demandé, mardi, à Vladimir Poutine de reconnaître l'indépendance des deux républiques autoproclamées par les séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine. La Russie poursuit ses manœuvres au Bélarus, voisin de l'Ukraine, jusqu'au 20 février.
La Russie a constamment nié toute intention belliqueuse. Elle se dit à l'inverse menacée par l'expansion des moyens de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan) en Europe de l'Est et réclame des «garanties de sécurité», notamment l'assurance que l'Ukraine n'adhérera jamais à l'Otan et que l'Alliance éloigne ses infrastructures militaires des frontières russes.
Ces exigences ont été rejetées par les Occidentaux. Ils ont proposé en échange des pourparlers sur d'autres sujets, comme le contrôle des armements, les visites réciproques d'infrastructures sensibles ou des discussions sur les craintes russes en matière de sécurité.
Sur cette base, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dit, lundi, à Vladimir Poutine que même si ses principales revendications avaient été rejetées, il fallait «prolonger et élargir» le dialogue avec les Occidentaux. Son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, lui a dit qu'une partie des manœuvres militaires controversées s'achevaient.
Selon Washington une offensive russe était imminente 👇. Son ambassade à Kiev a été abandonnée lundi pour être installée à Lviv dans l'ouest du pays.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dénoncé une campagne occidentale «absolument sans précédent visant à provoquer des tensions». «C'est le genre d'hystérie qui ne repose sur rien», a-t-il lancé. D'après la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharvova:
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'a pas cessé d'appeler au calme la communauté internationale et sa population. Il a décrété le 16 février «journée de l'unité», appelant les Ukrainiens à manifester leur patriotisme en portant les couleurs bleu et jaune du drapeau ce jour-là. (ari/ats)