Avec à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, on assiste à un changement d'opinion brutal dans les deux pays. En Finlande, le soutien à l'Otan est monté en flèche, passant de moins de 30% à plus de 60%. Selon les sondages, 84% des Finlandais considèrent la Russie comme une menace. La chef du gouvernement finlandais, Sanna Marin, a déclaré qu'aucun autre système ne pouvait donner au pays de meilleures garanties de sécurité que l'Otan.
En Suède aussi, le vote en faveur de l'Otan atteint pour la première fois une majorité. Les sociaux-démocrates au pouvoir, traditionnellement opposés à une adhésion à l'Otan, sont en train de réviser leur position.
Très rapidement. Le gouvernement finlandais veut présenter cette semaine encore un nouveau rapport sur la politique de sécurité, qui servira de base de discussion au Parlement. Une demande d'adhésion pourrait suivre dès le mois de mai, juste avant le sommet de l'Otan à Madrid. Le président Sauli Niinisto a déclaré qu'un référendum n'était plus nécessaire compte tenu de la clarté des opinions. Il fait toutefois remarquer qu'une étroite coordination avec la Suède doit avoir lieu. Ces dernières années, les deux pays ont entremêlé leur stratégie en termes de sécurité.
Sur le plan technique, pratiquement aucun. Les armées de la Finlande et de la Suède sont en grande partie compatibles avec l'Otan et pourraient être intégrées presque très naturellement. Ces pays organisent également depuis des années des manœuvres communes avec l'organisation. Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a récemment déclaré: «S'ils décident de faire une demande, je m'attends à ce que tous les alliés les accueillent».
La Suède comme la Finlande ont été très attachées à leur neutralité après la Seconde Guerre mondiale et ont réussi à la préserver pendant la Guerre froide. La Finlande partage une frontière d'environ 1300 kilomètres avec la Russie. L'expression «finlandisation» est emblématique de la neutralité des deux pays. Cela signifie que les intérêts de Moscou doivent toujours être pris en compte dans les décisions de politique étrangère, ce qui est devenu de plus en plus difficile au moins depuis l'adhésion à l'Union Européenne en 1995.
Le porte-parole de Poutine, Dmitri Peskov, a averti lundi qu'une adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan n'apporterait «aucune stabilité sur le continent européen». En mars déjà, le Kremlin avait déclaré que l'adhésion de ces deux pays à l'Otan entraînerait de «graves conséquences militaires et politiques».
«Une adhésion à l'Otan n'est pas à l'ordre du jour pour le moment», a déclaré le chef de l'armée Thomas Süssli dans une interview accordée à CH Media. Mais: «Si nous sommes entraînés dans une guerre, les obligations liées au droit de la neutralité tombent et la Suisse peut alors par exemple collaborer avec des pays voisins». Concrètement, cela signifie qu'en cas d'urgence, la Suisse pourrait rapidement se placer sous l'égide de l'Otan. L'armée coopère déjà aujourd'hui avec l'Otan dans le cadre du Partenariat pour la paix. La collaboration est toutefois moins étroite qu'avec la Finlande et la Suède.