Les blessures infligées lors du conflit ukrainien tendent à être difficiles à soigner, la résistance aux antibiotiques étant courante chez les patients, ont témoigné mardi des médecins lors d'un congrès d'infectiologie.
Sur une cinquantaine de patients étudiés, 14, dont 6 blessés par balle et 8 dans des explosions, ont vu leurs blessures, qui étaient déjà graves, infectées par des bactéries résistantes aux antibiotiques.
L'antibiorésistance est un phénomène mondial qui inquiète particulièrement les autorités sanitaires, comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ce mécanisme voit certaines bactéries évoluer pour devenir résistantes aux antibiotiques censés les éliminer. Il est lié à l'usage excessif et indiscriminé de ces traitements chez l'humain et l'animal.
Or la présence de bactéries antibiorésistantes est particulièrement marquée depuis plusieurs années en Ukraine.
Les raisons en sont multiples, certains experts évoquant par exemple un manque de contrôle quant à la distribution de ces antibiotiques au grand public. Pour l'infectiologue, c'est surtout l'usage de ces médicaments chez les animaux qui en cause.
Cette vulnérabilité particulière des Ukrainiens s'est logiquement accentuée depuis l'invasion russe de 2022, avec la multiplication d'infections liées à des blessures impossibles à soigner rapidement en temps de guerre.
Certaines autorités sanitaires ont aussi pointé que ce risque sanitaire dépassait l'Ukraine, en raison de la possibilité de diffusion de pathogènes antibiorésistants via des patients soignés à l'étranger.
Le médecin a précisé qu'aucun de ses patients n'avait infecté quelqu'un d'autre à Berlin, ces cas ayant été isolés et traités suffisamment vite. (ats/jch)