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«Mourir inutilement,c'est pas possible», récit de Jérémie sur BFMTV

Vidéo: watson

Parti se battre en Ukraine, ce Français n'a pas fait long. Il raconte

C'est ce qu'on appelle un moment de télévision. BFM TV a interviewé Jérémie, volontaire français parti s'engager en Ukraine. Voici le récit de sa brève aventure.
25.03.2022, 21:1128.03.2022, 07:52
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La guerre n'a rien d'héroïque et elle est totalement «désorganisée». Voilà ce que Jérémie, un Français qui s'est engagé auprès des soldats ukrainiens et qui est revenu en France rapidement, retient de son passage sur le front. L'interview de neuf minutes diffusée sur BFM TV vaut le détour.

Plein de bonnes intentions

Jérémie a 38 ans, il a été marqué par la situation en Ukraine et a répondu à l'appel du président Zelensky en se rendant comme volontaire dans l'armée ukrainienne. Il pensait aider et il est revenu est peu déboussolé par son aventure sa mésaventure et il y a de quoi.

«Vous imaginiez faire un peu d'humanitaire et très vite vous avez été incorporé. On vous dit "on a besoin de vous sur le front"»
Bruce Toussaint, journaliste BFM TV
«Oui, c'est la guerre. Il n'y a pas de surprise à ça. La réelle surprise, c'est que même pas sept ou huit heures après avoir signé notre contrat, on a été bombardé par les Russes»
Jérémie, volontaire français enrôlé dans l'armée internationale ukrainienne

Mais qu'est-ce qu'il croyait trouver là-bas? Jérémie poursuit son récit. Il révèle avoir cinq ans d'expérience dans l'armée de l'air française et sur le front, il a rencontré de nombreux volontaires internationaux qui avaient, pour leur part, peu voire pas d'expérience militaire.

«Malheureusement, il y a beaucoup de personnes qui sont venues sans expérience de combat. On s'est retrouvé dans des situations où il a fallu prendre des décisions rapides, certains ont été tétanisés»
Jérémie, volontaire français enrôlé dans l'armée internationale ukrainienne

Des volontaires pétris de bonne volonté, on vous avait prévenu.

En collants dans la forêt

Arrivé à la base militaire de Yavoriv, non loin de la frontière polonaise, notre soldat de l'armée internationale ukrainienne reçoit son paquetage et entre dans le bain: «On a pu prendre une douche parce que ça faisait quelques jours qu'on était sur la route».

«On sent quand même le côté vétuste des années soviétiques, il manque des échelles sur les lits superposés»
Jérémie découvrant sa chambre

La première nuit de notre volontaire n'est pas des plus idéales, il se fait réveiller par une bombe, oui, une bombe.

«Quand vous êtes réveillé à 5h40 par une intense lumière rouge et des gens qui crient, il faut gérer sa peur. La seule chose qu'on nous a dite, c'est: "Les gars, courrez le plus loin possible, allez vous réfugier dans la forêt"»
Jérémie

Bon ben là, Jérémie n'a pas le choix, il doit se cacher pour survivre à l'attaque. Terré dans la forêt par -10 degrés et complètement désorienté. On pense à quoi dans ce type de moment? Pas le temps de se poser la question, Bruce Toussaint, journaliste de BFM TV coupe court à toutes les spéculations.

«Vous comprenez qu'il n'y a pas d'organisation et vous vous dites qu'il faut rentrer quoi. Déjà»
Bruce Toussaint

A cette question, Jérémie répond que la priorité, c'était de survivre dans ce milieu hostile et le tout, sans vêtements.

«On est à plat ventre. J'étais en collants et mon ami avait perdu une chaussure et on était sans arme, sans casque et sans gilet par balle»

Je suis pas venu pour souffrir, ok?

Jérémie a beau être plein de bonne volonté, il a dû se résoudre à quitter le camp (enfin ce qu'il en restait) avec un compagnon d'infortune.

«Il y a eu plein de couacs. On s'est regardé avec mon ami et on s'est dit, là, c'est pas possible. On n'est pas là pour mourir inutilement. On nous a donné l'opportunité de partir et on l'a saisie»
Jérémie

Le Français, qui a quitté le champ de bataille avec l'accord de l'armée ukrainienne, a bénéficié d'un soutien psychologique une fois arrivé en Pologne. Mais le soldat avoue quand même une certaine gêne envers ses compagnons d'armes:

«J'ai un sentiment de honte d'avoir laissé des camarades sur le terrain»
Jérémie

Selon lui, l'une des meilleures façons d'aider les Ukrainiens est de les soutenir aussi depuis la France, entendez, depuis la maison.

«Si on doit aider, on aidera depuis la France ou depuis la frontière polonaise»

Alors on retient quoi de ces neuf minutes de prime time sur les aventures de Jérémie en Ukraine? Eh bien qu'il n'y a rien de romantique à la guerre et aux lits superposés postsoviétiques.

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Un bâtiment en flammes après un bombardement russe, Kiev.
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Témoignage d'une famille de réfugiés
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