Leur nom? Des Himars (pour «High Mobility Artillery Rocket System»).
Leur fonction? Ce sont des lance-roquettes multiples montés sur des blindés légers. Ces équipements auraient une portée de 80 kilomètres environ.
Il ne s'agit donc pas de systèmes à très longue portée, de plusieurs centaines de kilomètres, comme en détiennent aussi les Américains, et que Kiev réclame depuis quelque temps. L'Ukraine visait surtout d'obtenir des lances-roquettes multiples, qui permettent de frapper en profondeur les positions russes tout en disposant leurs batteries plus loin du front.
La demande d'armes à longue portée met le président américain Joe Biden dans l'embarras. Celui-ci s'est toujours montré soucieux depuis le début du conflit de ne pas fournir des armes, qui, selon lui, mettraient les Etats-Unis en situation de cobelligérants aux côtés des Ukrainiens.
Toutefois, il a indiqué dans une tribune pour le New York Times qu'il voulait que l'Ukraine soit «dans la position la plus forte possible» en cas de négociations avec la Russie. «Nous n'encourageons pas l'Ukraine et nous ne donnons pas à l'Ukraine les moyens de frapper en dehors de ses frontières».
Les armes livrées font partie d'un nouveau volet plus large d'assistance militaire américaine à l'Ukraine, de 700 millions de dollars au total, dont le détail doit être donné mercredi.
Pour des spécialistes, les Himars pourraient changer le rapport de forces sur le terrain.
Pendant ce temps, l'armée ukrainienne semble reculer dans le Donbass face à la puissance de feu de Moscou, dont l'objectif affiché est de contrôler l'intégralité du grand bassin minier du Donbass.
Les forces russes se sont emparées mardi d'une grande partie de la ville stratégique de Severodonetsk. Cette dernière serait détruite à près de 90%.
Après qu'un «réservoir d'acide nitrique» d'une usine chimique de Severodonetsk a été «touché» par une frappe russe, le gouverneur de la région, Serguiï Gaïdaïa, a appelé les habitants à rester dans les abris et à «préparer des masques pour le visage trempés dans une solution de soude».
«Compte tenu de la présence d'une production chimique à grande échelle à Severodonetsk, les frappes de l'armée russe dans cette ville, avec des bombardements aériens aveugles, sont tout simplement folles», a réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo mardi soir.
«Mais au 97e jour d'une telle guerre, cela n'étonne plus que, pour les militaires russes, pour les commandants russes, pour les soldats russes, toute folie soit absolument acceptable», a-t-il ajouté. (mbr/ats)