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Les Polonais soutiennent à bout de bras les réfugiés ukrainiens

Ukrainian refugees of a passenger train from Odessa arrive at the train station in Przemysl, southeastern Poland, 12 May 2022.
Des réfugiés Ukrainiens arrivent à la gare de Przemysl, dans le sud-est de la Pologne, le 12 mai 2022. keystone

Les Polonais à bout de souffle dans leur aide aux réfugiés ukrainiens

La Pologne est le pays qui accueille le plus de civils fuyant l'Ukraine, mais le gouvernement ne finance pas cette mobilisation citoyenne. Trois mois après le début du conflit, la population est à bout de souffle.
25.05.2022, 12:1925.05.2022, 12:44
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Depuis le début du conflit, 6 millions d’Ukrainiens ont fui la guerre. 3,3 millions d'entre eux sont partis en Pologne, faisant du pays celui qui accueille le plus de réfugiés. Dans son journal télévisé du 22 mai, Arte alerte sur la situation: 90% de la mobilisation et de l’aide sont apportées par la société civile, les particuliers et les entreprises. Ils soutiennent les Ukrainiens à bout de bras avec ce qu’ils ont, c'est-à-dire leur temps, leur énergie et leur argent.

La société civile se mobilise seule

A Varsovie par exemple, un centre d’aide a été entièrement monté et financé par des bénévoles, sans aucune aide publique. Il vient en aide aux femmes et aux enfants en leur distribuant de la nourriture et des vêtements, trois fois par semaine. Le matin, il y a des heures de queue avant l'ouverture.

«Je suis mère, je peux donc moi-même m’imaginer à leur place. On fait énormément. Trop peut-être? C’est déjà un miracle qu’on ait réussi à tenir pendant deux mois»
Agata Kozek, bénévole

Les écoles polonaises sont également complètes et ne peuvent à l'heure actuelle accueillir que 10% des enfants ukrainiens. Ici encore, la communauté s’est organisée seule. Des écoles ukrainiennes ont ainsi vu le jour, dont certaines financées par l’ONG Save the Children.

Quant aux civils, un grand nombre d'entre eux accueille les réfugiés chez eux. Arte présente le quotidien de Magda Mikuzek, une Polonaise qui héberge depuis deux mois Olga et sa petite-fille. Les parents sont restés en Ukraine. Le gouvernement avait prévu une aide de huit euros par jour par réfugié, mais Magda n'a à ce jour encore rien reçu.

«Je ne possède pas grand-chose. J’ai dû déménager de ma chambre et je dors dans mon salon. Mais on passe de si bons moments ensemble»
Magda

Accueillir des réfugiés reste tout de même une lourde charge mentale, notamment lorsqu'ils racontent ce qu'ils ont vécu et leurs traumatismes. Olga pleure parfois après avoir écouté les nouvelles de l'Ukraine et appelle sa fille tous les jours. «Quand elle pleure le matin, ça me suit durant toute la journée... C’est comme ça», raconte Magda.

Pas de solution à long terme

Beaucoup de Polonais n’ont toutefois pas la force ni les moyens de Magda. La présidente du Forum migratoire polonais, Agnieska Kosowiez, met donc en garde:

«La société civile commence à fatiguer. Cette aide n’est pas une solution durable. Vous ne pouvez pas attendre que les personnes soient aussi accueillantes sur une période si longue»

La présidente pensait que le temps écoulé depuis le début du conflit aurait permis à l’Etat de s’organiser. Ce n’est pas le cas. Les ONG demandent aujourd’hui au gouvernement de prendre le relais.

Interviewé dans le reportage, le gouverneur de la région de Varsovie Konstanty Radziwill, représentant du gouvernement ultra-conservateur, affirme:

«Ceux qui vivent dans des familles ont plus de chances, avec le soutien de leurs hôtes, de trouver de meilleurs emplois et d’être à terme plus indépendants»

Des centres d'accueil d'urgence ont certes été mis en place, mais aucune solution à long terme n'est proposée à ce jour en Pologne. (ag)

Les réfugiés ukrainiens
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Les réfugiés ukrainiens
Dans un centre d'accueil improvisé en Moldavie.
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Témoignage d'une famille de réfugiés
Video: watson
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