Depuis le début du conflit, 6 millions d’Ukrainiens ont fui la guerre. 3,3 millions d'entre eux sont partis en Pologne, faisant du pays celui qui accueille le plus de réfugiés. Dans son journal télévisé du 22 mai, Arte alerte sur la situation: 90% de la mobilisation et de l’aide sont apportées par la société civile, les particuliers et les entreprises. Ils soutiennent les Ukrainiens à bout de bras avec ce qu’ils ont, c'est-à-dire leur temps, leur énergie et leur argent.
A Varsovie par exemple, un centre d’aide a été entièrement monté et financé par des bénévoles, sans aucune aide publique. Il vient en aide aux femmes et aux enfants en leur distribuant de la nourriture et des vêtements, trois fois par semaine. Le matin, il y a des heures de queue avant l'ouverture.
Les écoles polonaises sont également complètes et ne peuvent à l'heure actuelle accueillir que 10% des enfants ukrainiens. Ici encore, la communauté s’est organisée seule. Des écoles ukrainiennes ont ainsi vu le jour, dont certaines financées par l’ONG Save the Children.
Quant aux civils, un grand nombre d'entre eux accueille les réfugiés chez eux. Arte présente le quotidien de Magda Mikuzek, une Polonaise qui héberge depuis deux mois Olga et sa petite-fille. Les parents sont restés en Ukraine. Le gouvernement avait prévu une aide de huit euros par jour par réfugié, mais Magda n'a à ce jour encore rien reçu.
Accueillir des réfugiés reste tout de même une lourde charge mentale, notamment lorsqu'ils racontent ce qu'ils ont vécu et leurs traumatismes. Olga pleure parfois après avoir écouté les nouvelles de l'Ukraine et appelle sa fille tous les jours. «Quand elle pleure le matin, ça me suit durant toute la journée... C’est comme ça», raconte Magda.
Beaucoup de Polonais n’ont toutefois pas la force ni les moyens de Magda. La présidente du Forum migratoire polonais, Agnieska Kosowiez, met donc en garde:
La présidente pensait que le temps écoulé depuis le début du conflit aurait permis à l’Etat de s’organiser. Ce n’est pas le cas. Les ONG demandent aujourd’hui au gouvernement de prendre le relais.
Interviewé dans le reportage, le gouverneur de la région de Varsovie Konstanty Radziwill, représentant du gouvernement ultra-conservateur, affirme:
Des centres d'accueil d'urgence ont certes été mis en place, mais aucune solution à long terme n'est proposée à ce jour en Pologne. (ag)