C'est peu dire que le retour de vacances de cet Italien de 36 ans fut un brin chahutant. Fin juin, de retour d'un voyage de cinq jours en Espagne, l'homme a commencé à ressentir de la fièvre et une immense fatigue.
Nous sommes le 2 juillet. Après un test, désormais classique, il se découvre positif au Covid-19. Mais, à peine quelques heures plus tard, une première série de boutons apparaissent sur son bras gauche. Le lendemain, les lésions cutanées douloureuses se multiplient. Son torse, ses membres inférieurs, son visage et ses fesses sont couverts de petites vésicules.
Le 5 juillet, définitivement inquiet, il fonce à l'hôpital. Une fois aux urgences de la polyclinique G. Rodolico - San Marco de Catane (Sicile), l'homme est immédiatement transféré à l'unité des maladies infectieuses.
Commence alors une batterie de tests.
A son admission, le patient déroule son CV médical.
Traité pour la syphilis en 2019, il annonce également souffrir de troubles bipolaires, contre lesquels il prend des médicaments, et prévient qu'il a déjà contracté le virus du Covid en début d'année. Malgré un schéma vaccinal complet.
Il précise aussi qu'un test de dépistage du virus de l'immunodéficience humaine (VIH), réalisé en septembre 2021, avait donné un résultat négatif. Enfin, il confesse avoir eu plusieurs rapports sexuels avec des hommes pendant son séjour en Espagne. Et ce, sans protection.
C'est le premier déclic sérieux dans l'esprit des médecins italiens.
Le lendemain, le corps médical part donc à la chasse aux virus. Très vite, les premiers tests confirment que notre homme est positif au Covid-19, mais également à la variole du singe. Mais ce n'est pas tout. Au fil des heures et des résultats, les médecins doivent soudain se résoudre à annoncer une troisième (très) mauvaise nouvelle: le VIH. Les trois infections sont «récentes».
Les médecins appellent désormais les systèmes de santé à «être particulièrement sensibles à cette possibilité» de co-infection et préviennent ne pas avoir suffisamment d'informations pour pouvoir «prouver que ces co-infections aggravent la situation des patients».
Désormais traité pour combattre le VIH, l'homme doit se contenter d'une très maigre consolation: les tests sérologiques pour l'hépatite virale, l'herpès, la gonorrhée, la chlamydia et le lymphogranulome vénérien se sont, eux, révélés négatifs.