«Tu vas et tu viens. Entre mes reins. Tu vas et tu viens. Entre mes reins. Et je te rejoins.» Aujourd'hui, la bromance qui ne cesse d'enfler entre Volodymyr Zelensky et Emmanuel Macron est officiellement une arme de séduction massive. Dans une vidéo qui n'a rien à envier aux pires souvenirs de la série Emily in Paris, le très sérieux ministère de la Défense ukrainien supplie la France de lui envoyer des armes.
Quarante-et-une secondes d'un kitsch au moins aussi dégoulinantes qu'une crêpe Suzette, qui pourraient se résumer ainsi:
Le ministère de la Défense est-il réellement en train de faire du couple Zelensky-Macron les nouveaux Gainsbourg-Birkin de la guerre? Sur les chuchotements à haute valeur sexuelle du classique «Je t'aime... moi non plus», le gouvernement ukrainien cambriole toutes les références du romantisme made in french pour tenter de convaincre l'Hexagone de ne pas abandonner la lutte contre Vladimir Poutine.
Histoire d'enfoncer l'épine dans le coeur, le tweet qui accompagne la vidéo invoque Bardot, Marceau, Adjani et des canons Caesar. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça racle dans tous les recoins faisandés de l'amour: carrés de chocolat, tour Eiffel... jusqu'à cette main dans une autre devant le soleil couchant.
... Et une bonne dose de love et d'artilleries lourdes. Les tirs au lance-roquettes sont entrecoupés d'images de Zelensky et Macron qui se tombent dans les bras et se serrent les poings comme des loubards en confiance, tirées de la dernière rencontre diplomatique qui a eu lieu en juin dernier à Kiev.
La propagande romantique ukrainienne a-t-elle les épaules suffisamment couvertes de roses pour être en mesure de renflouer les hangars à munitions de l'armée? Pas sûr. En revanche, à force de fétichiser son soutien indéfectible à Zelensky, Emmanuel Macron se fait avoir à son propre jeu. Le voici désormais condamné à sauver l'Ukraine... au moins au nom de la passion.
Décidément, une déclaration de guerre n'est jamais très loin d'une déclaration d'amour.