On n'est jamais mieux servi que par soi-même, dit-on. Pour Ramzan Kadyrov, ce sont trois de ses fils qui se chargeront de confirmer le dicton sur le champ de bataille.
Surtout qu'en ce moment, pour le président tchétchène, les Russes font un peu n'importe quoi au front. Depuis la reprise de la ville stratégique de Lyman par l'armée ukrainienne, Kadyrov est même sacrément ronchon.
Selon lui, le colonel général Alexandre Lapine, qui y dirigeait les opérations, est «un incapable» qui ne mérite que d’être «dégradé au rang de simple soldat et envoyé au front avec un fusil pour laver sa honte dans le sang». Il a aussi précisé que pour renforcer la «faiblesse» du Kremlin, «l’utilisation d’armes nucléaires de faible puissance» serait une bonne idée. Kadyrov est toujours proche de Poutine, mais ne se retient plus pour critiquer les échecs militaires de l'armée russe.
Voilà pour le contexte.
En attendant la guerre nucléaire rêvée par Kadyrov, ce dernier compte manifestement envoyer trois de ses bambins en Ukraine, pour «sauver la grande Russie» et montrer l'exemple. Dans une longue vidéo dévoilée lundi sur son fil Telegram personnel, sa progéniture tire à la kalache ou au lance-roquettes, apprend à manier des tanks, le tout coaché par une poignée d'élites militaires.
En réponse aux muscles familiaux déployés par les Kadyrov, Viktor Zavarzine, membre du Comité de défense de la Douma, s'est contenté de rappeler que les enfants ne sont pas mobilisés.
Il faut dire que le président tchétchène a de quoi faire: Kadyrov aurait officiellement quatorze enfants. «Bien plus» selon les rumeurs. «J’ai toujours pensé que la mission principale d’un père était d’enseigner à ses fils la piété et de leur apprendre à défendre leur famille, leur peuple et leur patrie. Qui veut la paix, prépare la guerre!»
Rappelons tout de même que les milices de Kadyrov, les «kadyrovtsy», sont accusés d’exactions un peu partout en Tchétchénie. (fv)