Depuis que Volodymyr Zelensky prend l'avion pour serrer la main de ses alliés occidentaux, on a un peu oublié que, la plupart du temps, il se planque. Son bunker de guerre, situé quelque part dans Kiev, a longtemps été un fantasme entourant ce chef d'Etat longtemps coltiné aux écrans. Cette semaine, Dmytro Komarov, un journaliste de la télévision ukrainienne, a eu le privilège d'y jeter un œil.
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Son bureau, tout le monde le connaît. Durant les premiers mois de la guerre, il s'y exprimait exclusivement par l'intermédiaire d'une caméra. Fauteuils verts, tapisserie bigarrée, buste de Churchill (un mentor), quelques téléphones et du joli bois partout. Bien sûr, aucune ouverture sur l'extérieur.
Plus intéressant: son dressing. En poussant une porte depuis le bureau, le journaliste et le président atterrissent dans une petite pièce. Zelensky en profite pour dire qu'il a pris l'habitude «d'éteindre systématiquement les lumières après avoir quitté une pièce». Le beau bois est toujours là, mais le kaki vient rompre cette ambiance de luxe feutré.
Des dizaines de cintres sur lesquels reposent sa garde robe de chef de guerre. T-shirts, sweats, pantalons, gilets, manteaux, chaussures, tout est vert militaire.
Sur la BBC, récemment, Zelensky a avoué que ces vêtements sont non seulement «plus confortables», mais aussi «plus compréhensibles pour la population» en temps de guerre.
Au fond du dressing, étouffés par les treillis, quelques fourres tout droit sorties du pressing. Dessous, des costards noirs que le président n'a plus enfilé depuis le 24 février 2022.
Quand le journaliste s'enquiert de leur présence, Zelensky bombe le torse et affiche un sourire d'espoir:
Encore plus intéressant: sa chambre à coucher. Quelques mètres carrés, à la décoration sommaire, qui accueillent un petit lit une place. Le tapis est jaune à motifs, une télévision trône comme dans une chambre d'hôtel un peu miteuse et les draps semblent provenir de l'héritage d'une vieille arrière-grand-maman. Seuls les baskets de running ajoutent un petit shoot de couleur inespéré.
Le président avoue y vivre seul et confirme l'aspect camping de son bunker de guerre:
Avant d'éteindre la lumière et de sortir de ce nid peu douillet, il explique enfin que sa vue s'était passablement «détériorée» au fil des mois dans ces «conditions de faible luminosité».
Bien sûr, cette visite exclusive n'a rien de spontané. Après douze mois d'une guerre violente et éprouvante, Zelensky tente par tous les moyens de faire garder espoir à son peuple. Et ce «bienvenus chez moi» déboule comme pour dire: «on est tous logés à la même enseigne, restons braves et unis». Un joli coup.
Cette petite séquence dans le bunker du président Zelensky est à découvrir dans ce grand format de près de deux heures, ci-dessous, qui revient sur une année de guerre menée par Vladimir Poutine.
(fv)