Selon le dicton bien connu, il n'y a pas de questions stupides, seulement des réponses stupides. Or dans la vie réelle, nous sommes régulièrement confrontés à des questions stupides. Et en parallèle, il y a beaucoup de questions intelligentes auxquelles il n'y a pas encore de réponses basées sur des arguments rationnels et empiriques. Ce sont donc, au mieux, des réponses stupides.
L'éventail de ces questions va des grands thèmes de la vie aux sujets les plus triviaux. Nous en abordons ici quelques-uns en expliquant pourquoi aucune réponse «sérieuse» n'a été apportée à ce jour. Cette liste ne prétend pas être représentative ni même exhaustive. Si tu penses à d'autres questions «insolubles», n'hésite pas à les ajouter en commentaire.
Les parties visibles (planètes, étoiles, galaxies, gaz, poussière) ne représentent qu'environ 5% de l'ensemble de l'univers. Nous ne savons pas de quoi le reste (immense) est fait. La cosmologie suppose l'existence d'une matière noire qui maintient tout ensemble. L'astronome suisse Fritz Zwicky a été le premier à la postuler dans les années 1930.
Cependant, il n'a pas encore été possible d'apporter la preuve de la matière noire, par exemple dans l'accélérateur de particules du CERN à Genève. Idem pour un composant qui constituerait jusqu'à 70% de l'univers: l'énergie noire. Celle-ci serait responsable de l'expansion toujours plus rapide de l'univers. Son existence est toutefois largement controversée.
Nous continuons tout de suite avec d'autres grandes questions, mais avant cela, une brève interruption publicitaire:
Les composants de l'univers sont en soi «sans vie». Comment ont-ils pu donner naissance à la vie telle que nous la connaissons aujourd'hui? Il n'existe pas de réponse claire à cette question. Une théorie populaire est celle de la «soupe primitive». Un étudiant américain en chimie l'a reproduite en 1953 dans un ballon en verre en utilisant plusieurs gaz, de l'eau et de l'électricité.
Il voulait ainsi simuler l'atmosphère primitive de la Terre il y a près de quatre milliards d'années. Or des acides aminés, les éléments de base de toute vie, se sont effectivement formés. Problème: la manière dont les cellules, puis les bactéries et finalement les formes de vie complexes comme l'être humain ont pu se développer au cours des milliards d'années qui ont suivi n'est pas encore totalement expliquée.
Rien que l'univers observable est composé de milliards de galaxies avec un nombre infini de planètes. Il est donc difficile d'imaginer qu'on n'y trouve pas une forme de vie. Des indices existent même sur notre voisine Mars. Et sur l'une des 5000 exoplanètes découvertes jusqu'à présent, on a même trouvé de l'eau.
Mais la preuve ultime et définitive de la vie extraterrestre n'a pas encore été apportée. La question de savoir s'il existe des formes de vie intelligentes ou même humanoïdes dans l'espace reste ouverte. Il faudrait qu'elles aient connu un développement aussi soudain et aléatoire que celui de l'être humain sur la Terre, et cela reste douteux malgré le nombre presque infini de planètes.
Il y a d'innombrables formes de vie sur la terre, de toutes les formes et de toutes les couleurs. Mais l'être humain est clairement différent. Certes, ces dernières années, les défenseurs des animaux ont tenté, non sans succès, de relativiser les différences avec les autres «espèces animales». Mais l'homo sapiens domine la planète comme aucune espèce avant lui (et pas seulement de manière positive).
Comment en est-on arrivé là? Il n'y a pas de réponse définitive à cette question, mais la science pense que le fait de marcher debout y a beaucoup contribué. La marche nous a permis de développer la capacité à effectuer des activités complexes. Notre cerveau relativement imposant par rapport à d'autres espèces joue également un rôle.
Il y a quelques semaines, un ingénieur logiciel de Google a fait la une des journaux en affirmant qu'un chatbot contrôlé par l'intelligence artificielle (IA) avait développé une conscience et même des sentiments. En guise de «preuve», il a présenté des protocoles de chat. Il a été licencié et les experts ont expliqué que l'IA pouvait tout simplement imiter la conscience à la perfection.
Cet épisode renvoie cependant à une question que beaucoup redoutent: les machines seront-elles un jour si «intelligentes» qu'elles nous domineront? Les avis sont très partagés, mais la plupart des experts ne pensent pas que l'IA puisse être aussi créative et flexible que la conscience humaine. Du moins pas dans un avenir prévisible.
Rien n'est plus rapide que la lumière. Ce principe physique est valable depuis la théorie de la relativité d'Albert Einstein. Il a été confirmé par de nombreuses expériences et n'a jamais pu être réfuté. Certains scientifiques pensent pourtant que même les humains sont capables de voyager plus vite que la lumière, comme dans Star Trek et d'autres séries de science-fiction.
Cela devrait être possible grâce à la courbure de l'espace-temps. Cependant, cela nécessiterait des quantités inimaginables d'énergie. La question d'une éventuelle vitesse supérieure à la lumière reste néanmoins ouverte, notamment parce que l'expansion de l'univers ne ralentit pas. Au contraire , elle s'accélère. Einstein n'est pas encore réfuté. Pour le moment.
Trouver un moyen de déjouer la vieillesse est pour certains une horreur. Pour d'autres, c'est un rêve. Cette idée n'est pas aussi absurde qu'elle en a l'air. Il existe des formes de vie sur la terre qui ne semblent pas vieillir. Et l'espérance de vie humaine a augmenté au cours des dernières décennies.
Des milliardaires investissent des sommes énormes dans la recherche de la vie éternelle. En théorie, il semble possible d'arrêter la désintégration physique et même de la «réparer». Dans la réalité, le chemin pour y parvenir est très long. C'est pourquoi certains activistes rêvent de télécharger la conscience humaine dans le cloud, afin que nous puissions au moins vivre éternellement... de manière numérique.
C'est l'une des grandes questions très actuelles. En principe, la réponse est «oui». Parce que l'homme peut en grande partie déterminer son propre destin, il est capable de créer une paix éternelle. La «malignité de la nature humaine», telle que décrite par le philosophe allemand Emmanuel Kant, s'y oppose.
On trouve cette expression dans l'ouvrage «Vers la paix perpétuelle» de 1795, dans lequel le grand philosophe des Lumières décrit qu'il existe bel et bien des chemins pour y parvenir. Kant y développait alors des concepts visionnaires comme la société des nations, le droit international et les droits humains. Aujourd'hui, ces concepts existent, mais ils ne protègent pas de la guerre. C'est pourquoi la question restera elle aussi encore longtemps sans réponse.
