Les Etats-Unis et ses alliés occidentaux ont multiplié les pressions sur la Russie pour qu'elle mette fin à la guerre en Ukraine vendredi, lors des discussions entre les ministres des Affaires étrangères du G20 à laquelle a assisté Sergueï Lavrov à Bali, en Indonésie.
Dès l'ouverture du sommet, l'Indonésie a appelé à la fin du conflit, soulignant ses graves conséquences dans le monde entier.
L'effet de la guerre «se fait sentir dans le monde entier, sur l'alimentation, l'énergie et les budgets». «Et comme toujours, les pays pauvres et en développement sont les plus touchés», a-t-elle conclu.
L'américain Antony Blinken a refusé de rencontrer son homologue russe. Il a également dénoncé la responsabilité de la Russie dans les crises alimentaires et énergétiques mondiales. Il a demandé à Moscou d'autoriser la sortie des céréales d'Ukraine.
Blinken a déjà rencontré les ministres français, allemands et un représentant britannique pour parler de cette guerre «injustifiable et non provoquée» pour examiner, dit-il, «les façons de répondre aux inquiétudes sur la sécurité alimentaire mondiale qui résultent du ciblage délibéré par la Russie de l'agriculture ukrainienne».
En réponse à ces déclarations, Sergueï Lavrov a affirmé qu'il «ne courra pas» après Washington pour des pourparlers. Il a en revanche dénoncé l'approche des pays occidentaux qui, selon lui, utilisent le G20 pour autre chose qu'un forum de discussions des grands problèmes mondiaux.
Le ministre russe s'est absenté lorsque son homologue ukrainien, Dmytro Kuleba, a pris la parole en visioconférence, ont indiqué plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.
La réunion a été assombrie par l'annonce de l'attaque qui a coûté la vie à l'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe lors d'un meeting électoral dans son pays. Cette attaque contre un allié de longue date des Etats-Unis est «un moment très triste», a estimé Antony Blinken.
Le front des alliés occidentaux a toutefois été mis à mal par le départ précipité de la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss, après l'annonce de la démission de Boris Johnson comme chef du parti conservateur britannique. Elle a quitté Bali vendredi matin.
Ce G20 est un prélude au sommet des chefs d'Etat qui doit se tenir en novembre et qui devait initialement être consacré aux moyens d'assurer la reprise mondiale après la pandémie de coronavirus.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février a changé logiquement les priorités en suscitant un regroupement des Occidentaux pour dénoncer l'offensive, et fait s'envoler les prix alimentaires et de l'énergie. (ats/sia)