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Benoît, ancien sommelier alcoolique, aujourd'hui «sobrelier» bobo

Benoît, un Parisien qui est sorti de l'alcoolisme en se jetant corps et âmes dans les boissons sans alcool pour accompagner les plats.
Benoît, un Parisien qui est sorti de l'alcoolisme en se jetant corps et âmes dans les boissons sans alcool pour accompagner les plats.capture d'écran, vidéo konbini

Voici Benoît, ancien sommelier alcoolique devenu «sobrelier» bobo

On sait bien que vous trépignez à l'idée de remplacer votre petit verre de rouge par une «eau de praliné aux graines de courge torréfiées, montée au bouillon d'héliantis». Quoi, ça va trop loin? Tant pis, on vous présente quand même ce sommelier parisien, reconverti dans les breuvages tendance et dénués de tout alcool.
23.04.2023, 16:2505.05.2023, 13:02
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Avertissement d'usage: cet article existe pour la simple, unique et mauvaise raison que nous vivons dans une époque où l'on est prié de choisir son camp. De penser quelque chose d'absolument tout. Et quand, en plus, ça touche à nos petites habitudes du quotidien, attention les vélos.

On ne sait finalement pas grand-chose de Benoît d'Onofrio, si ce n'est qu'il a longtemps travaillé en qualité de sommelier, qu'il est parisien et qu'il devrait changer de shampoing. (Oui, c'est gratuit.)

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Grâce a un reportage de Konbini, on apprend surtout que le jeune homme est alcoolique. Après plus de dix ans à servir des verres de vin, Benoît a réalisé qu'il s'en jetait un dans le gosier à la moindre occasion. Et il faut une bonne dose de courage pour parvenir à dévoiler ses addictions dans un média à forte audience.

Mais c'est pour la bonne cause: Benoît a non seulement trouvé la reconversion idéale, mais compte bien révolutionner le métier. Son métier, celui qu'il aime, mais qui l'a rendu malade. C'est vrai quoi: comment combiner l'art du sommelier et un alcoolisme qui jamais ne disparaitra? Fourrer son nez dans le monde hostile et méconnu des boissons sans alcool! Le plus important étant de se façonner un nouveau monde, avec de nouveaux réflexes et de nouvelles spécificités. (Ou manies, vous verrez.)

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que Benoît manipule désormais les breuvages sans alcool avec la même passion et précision qu'un peintre et sa palette de couleurs. Mieux (ou pire, c'est selon), ce rescapé du goulot s'est mué en une sorte de chef étoilé du liquide inoffensif, au point d'infliger une poésie peu digeste à la moindre décoction qu'il bricole. Un bobo? Oui, c'est ça un bobo. (Rien de grave, on n'en meurt pas.)

Alors, on boit quoi Benoît, pour commencer?

«Une eau de praliné aux graines de courge torréfiées, montée au bouillon d'héliantis»
Ah, oui, carrément.

Pour l’avoir tous déjà expérimenté au moins une fois, nous savons à quel point c'est un casse-tête de passer une soirée à choisir entre un Sprite et une eau gazeuse, quand Patrick aligne les negroni en se foutant de notre gueule. C'est dans cette optique que Benoît a voulu décortiquer le monde merveilleux de la flore pour offrir un peu plus qu'un Rivella aux courageux abstinents. Dans la cuisine, des bocaux remplis de petites trouvailles de la nature et, au frais, quelques liquides inédits. Le reste? Bah, tout est dans le talent.

Miam, slurp!
Miam, slurp!

Si l'on en croit Konbini, Benoît tient une petite cave à vins, désalcoolisés «dans un laboratoire», baptisé Le Paon Qui Boit. Devant la caméra, il s'y gargarise soudain avec une potion beige dont il jure (sans cracher et il s'en amuse) qu'on détecte «les marqueurs aromatiques des deux cépages, le viognier et le sauvignon». Soit. En fond sonore, une petite musique agaçante, digne d'une scène de film français qui soulignerait au marqueur noir indélébile le petit moment cocasse.

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Ah oui, on a oublié de vous dire! Histoire de se donner un peu de baume au cœur, Benoît s'est inventé un métier tout neuf: sobrelier, «c'est-à-dire que je suis sommelier avec des boissons sans alcool». Grand bien lui fasse.

Du jus à la patate rôtie

Midi et soir, notre sobrelier travail dans un restaurant dont Konbini tait curieusement le nom. Objectif, se charger des accords mets-boissons avec la plus grande créativité possible. En plein brainstorming avec la cheffe cuistot, il réfléchit très fort à ce qu'il pourrait concocter pour accompagner un plat composé d'endives, d'amandes et de pomélo.

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«Une piste?»

«J'avais envie de faire le faux gin»

«Qu'est-ce que tu mets dans le gin?»

«De l'eau de cuisson du riz, en infusant à la vapeur différents types de botaniques»
Un petit gin-to avec l'eau du riz?
Un petit gin-to avec l'eau du riz?

Et comment fait-il pour apporter ce «fameux coup de chaud» que procure le gin, le vrai? «Une pointe de piment». Logique.

Une autre grande spécialité de Benoît et il en est fier: «Le jus de poire infusé, aux pommes de terre rôties et au pain torréfié, parfait pour l'apéro». La vidéo de Konbini se termine par un Benoît confiant et persuadé que les boissons sans alcool ont un avenir et que l'assortiment a tout pour grandir. En un mot: «inclusif». Le métier de sommelier, pardon... de sobrelier, doit pouvoir dépasser les clichés et les tabous.

Et Benoît a sans doute raison. Même que ses décoctions n'ont pas (toutes) l'air dégueulasses. Mais faut-il pour cela verser tout de suite dans l'abus MANIFESTE de langage maniéré et les prêchi-prêcha ordinaires du Parisien qui a découvert la lune dans un bocal de champignons séchés? Probablement pas.

Sans avoir eu la force de décider si l'on devait applaudir ou pouffer dans notre manche, on vous laisse juge.

Voici le reportage de Konbini:

On aussi goûté le meilleur sandwich au canard de Suisse:

Vidéo: watson

Les restos, c'est pas toujours super. La preuve en images.

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Les restos, c'est pas toujours super...
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1 Commentaire
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La tenue des athlètes français est une infamie
Ils étaient à ça d'accomplir l'impossible. Concevoir un uniforme dont les Français pourraient être fiers comme des coqs, le 26 juillet prochain, jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques. Hélas, la maison Berluti a péché par orgueil. Pour un résultat à la hauteur de ma déception.

Imaginez la prouesse. Le miracle. Après des mois de scandales, plaintes, complaintes, polémiques, controverses, tergiversations et autres joyeuses prises de bec sur tout et son contraire, pourvu que l'on tape sur les JO, une marque française commettait l'impensable: livrer un uniforme parfait pour la cérémonie d'ouverture. Le tout premier truc qui fasse l'unanimité. Autant dire que cette mission était vouée à l'échec.

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