Depuis quelques jours, un groupe d'hommes arrêtent les Lausannoises de la place du 14-Juin avec un objectif clé: les convaincre de signer deux initiatives anti-avortement lancées par l'Union démocratique du centre (UDC). Cent mille signatures avant le 21 juin prochain, voilà le but final. Sans le savoir, l'un d'entre eux a abordé une journaliste de 24 heures.
Dans son article du 13 juillet, cette dernière rapporte les arguments formulés par son interlocuteur en faveur de l'interruption de grossesse (IG):
D'après l'intervenant, en Suisse, seul le Centre hospitalier universitaire vaudois (Chuv), à Lausanne, prévoit ce sursis.
Néanmoins, comme le démontre 24 heures, la récolte de ces signatures pose plusieurs problèmes.
Le premier argument délivré par l'homme de la place du 14-Juin est «la première erreur de la campagne», affirme la journaliste. Contacté par le journal vaudois, le service de presse du Chuv explique, en effet, ne prévoir aucune période de réflexion précédant l'interruption de grossesse, comme le réclament les deux parlementaires alémaniques, Andrea Geissbühler (UDC/BE) et Yvette Estermann (UDC/LU), instigatrices de «La nuit porte conseil».
L'autre manquement pointé dans l'article vise, plus globalement, tant la méthode utilisée que la formulation du second texte édicté par le parti. Dans l'article, Delvinë Racaj, du collectif de la Grève féministe Vaud, développe:
Pour Delvinë Racaj, ces propositions délivrent de «fausses informations» et apparaissent, de fait, «dangereuses».
Selon les dernières statistiques réalisées le 6 juillet, en Suisse, 11 000 IG ont été pratiquées en 2021. Chez les 15-19 ans, celles-ci ont baissé de deux points depuis 2010, alors qu’elles ont augmenté chez les plus de 30 ans. Deux tiers des avortements dans le pays se font avant la huitième semaine de grossesse, rappelle 24 heures. (mndl)